Le Refuge Pageau voit grand

Publié le 07/03/2009 à 00:00

Le Refuge Pageau voit grand

Publié le 07/03/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

L'histoire du Refuge Pageau démontre qu'authenticité et succès peuvent faire bon ménage. Michel Pageau est un trappeur d'Amos, en Abitibi, qui est devenu sauveteur d'animaux sauvages. Il recueille les bêtes blessées - loups, ours, orignaux, etc. - et les soigne sur sa terre pour ensuite les remettre en liberté. Aujourd'hui, son refuge, officiellement reconnu comme parc d'observation de la faune, figure parmi les principales attractions touristiques de la région.

Le statut de célébrité internationale de M. Pageau aide sa cause. Personnage haut en couleur, vêtu de sa sempiternelle veste de bûcheron, ce grand barbu a conquis le coeur des Européens qui affluent à son refuge l'été.

C'est d'ailleurs un documentaire de l'Office national du film, en 2001, qui a fait passer l'achalandage du refuge Pageau de 12 000 à 30 000 personnes en une saison touristique. Cette affluence a légèrement baissé depuis, mais la tendance pourrait se renverser avec la publication récente d'une biographie de M. Pageau intitulée J'ai entendu pleurer la forêt, par une journaliste française, Françoise Perriot, et préfacée par le scientifique Hubert Reeves.

Refuge et entreprise touristique

" Le défi est de faire du développement touristique tout en respectant la mission principale du refuge, qui est de prendre soin des animaux et les remettre en liberté ", dit Félix Offroy, le gendre de Michel Pageau qui a pris en main la direction générale et le marketing du refuge.

Grâce à une subvention de 2 millions de dollars sur cinq ans, le centre a subi d'importants travaux d'agrandissement et de rénovation. On a réaménagé le territoire et les chemins, ajouté un enclos pour les animaux, de nouveaux bâtiments et des ponts couverts. On se croirait dans un parc de la SEPAQ, animaux sauvages en prime.

Dans sa dernière phase de consolidation, Félix Offroy prévoit agrandir l'accueil. Il veut y ajouter une salle de visionnement, un centre d'interprétation et une salle d'exposition relatant l'histoire de Michel Pageau et la création du refuge. Une aire de restauration est également prévue. Le but : que la clientèle passe quatre ou cinq heures plutôt que seulement une heure et demie au refuge.

La communauté d'affaires de Amos est derrière le projet. Une trentaine d'entreprises ont mis chacune entre 3 700 et 50 000 $ dans la mise de fonds totalisant 400 000 $. " Le Refuge est devenu un projet communautaire ", dit Félix Offroy. Pas mal pour un endroit qui, à ses débuts, en 1987, trouvait son mobilier dans les dépotoirs...

Derrière M. Offroy, le légendaire Pageau, maintenant âgé de 68 ans, se sent un peu dépassé, si ce n'est dérangé par tout ce monde, lui qui préfère les bêtes aux hommes. " Il ira saluer les visiteurs quand cela lui plaira ", commente M. Geoffroy. Lui et Nathalie, la fille de M. Pageau, qui dirige l'équipe des soins aux animaux, ont clairement pris les commandes tandis que notre héros prend un peu de repos bien mérité. Cela ne fait pas si longtemps que Michel et son épouse, Louise, ont l'électricité dans leur maison. Récemment, M. Pageau a subi une intervention cardiaque, à peu près à la même époque où il a perdu Che Che, le chef de sa meute de loups, qui fut sa plus grande vedette. Et c'est là aussi que réside le défi du Refuge Pageau : continuer de se développer au-delà de son fondateur qui l'incarne.

>suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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