Le plan match international d'Olymel


Édition du 05 Juillet 2014

Le plan match international d'Olymel


Édition du 05 Juillet 2014

Par François Normand

Photo: Bloomberg

Plusieurs conditions de marché et facteurs favorisent actuellement le producteur de porcs Olymel pour accroître ses ventes en Russie, aux États-Unis, en Corée du Sud et en Chine.

«La Russie est le marché le plus intéressant pour nous», affirme son pdg Réjean Nadeau. Olymel a recommencé à y exporter du porc cette année, après que les autorités russes eurent bloqué ses expéditions durant la plus grande partie de 2013.

Pourquoi ? Parce que les porcs transformés par Olymel avaient été traités à la ractopamine, un facteur de croissance - banni dans certains pays - largement utilisé dans la production porcine au Canada. Pour vendre de nouveau en Russie, l'entreprise a changé la vocation de deux abattoirs, à Vallée-Jonction, au Québec, et à Red Deer, en Alberta. Ainsi, les bêtes qui y sont abattues n'ont pas été traitées à la ractopamine.

Malgré la reprise des exportations, Réjean Nadeau se montre prudent à propos du marché russe. «C'est un marché imprévisible. On ne sait jamais quand les autorités vont décider de changer les règles. Mais pour l'instant, on a des occasions d'affaires, et on en profite !»

Olymel accroît aussi ses exportations aux États-Unis. La mort de centaines de milliers de porcelets ces derniers mois, fauchés par la diarrhée épidémique porcine (DEP, non transmissible à l'humain), a créé une certaine pénurie de porcs transformés. Des cas de DEP ont été observés au Canada, mais sans commune mesure avec la crise aux États-Unis.

Les établissements d'Olymel au Québec sont bien situés pour profiter de cette situation. «Nos usines sont plus près des grandes villes de la côte est comme New York que les abattoirs américains concentrés dans le Midwest du pays», dit-il, en précisant que le dépréciation du dollar canadien vis-à-vis de la devise américaine depuis près d'un an aide aussi Olymel aux États-Unis.

L'entrée en vigueur prévue en 2015 de l'accord de libre-échange signé récemment entre la Corée du Sud et le Canada relancera les exportations de porcs de l'entreprise dans ce pays. Elles avaient reculé en raison du libre-échange entré en vigueur en 2012 entre la Corée du Sud et les États-Unis - les producteurs américains sont les principaux concurrents d'Olymel à l'étranger.

Réjean Nadeau se dit sûr de regagner rapidement une bonne partie des parts de marchés perdues. «Nos principaux clients sud-coréens ne nous avaient pas abandonnés, malgré l'accord avec les États-Unis. De plus, la dépréciation du dollar canadien et notre porc frais [désossé, mais pas congelé] nous permettront aussi de faire des percées.»

Le marché chinois est gourmant

Enfin, Olymel s'attend à accroître ses exportations de porcs en Chine, «le marché le plus prometteur à long terme» pour l'entreprise, selon Réjean Nadeau. D'une part, parce que la demande y est de plus en plus importante, alors que la production porcine en Chine peine à approvisionner le vaste marché chinois.

D'autre part, parce qu'Olymel est en train de changer sa stratégie de commercialisation en Chine. Actuellement, ce sont des maisons de commerce qui vendent ses produits dans ce marché. Le recours à ces négociants lui facilite la vie, mais l'empêche de contrôler la distribution de ses produits. «C'est pourquoi on veut développer des relations d'affaires avec des consommateurs de nos produits», explique Réjean Nadeau.

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