La quatrième génération de Laiterie Chalifoux met le cap sur de nouveaux marchés

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:12

La quatrième génération de Laiterie Chalifoux met le cap sur de nouveaux marchés

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:12

Aux commandes de la Laiterie Chalifoux, de Sorel-Tracy, les cousins Alain et Mélanie Chalifoux voient grand pour l'entreprise familiale de transformation laitière. Ils sont à la barre depuis 2010, avec leur oncle Sylvain, de cette entreprise fondée par leurs arrière-grands-parents en 1920. Objectif : faire passer les revenus de 42 millions de dollars cette année à 50 M$ en 2015. Et cela se réalisera grâce aux fromages fins et au développement de nouveaux marchés.

«Il y a 44 joueurs au Québec dans les fromages frais du jour, indique Alain Chalifoux, vice-président exécutif. On veut garder nos acquis dans cette catégorie, mais on mise surtout sur les fromages fins pour croître.»

Ainsi, l'entreprise de 160 employés négocie en ce moment avec des chaînes de supermarchés pour vendre en Ontario ses fromages fins vieillis, comme le suisse, l'édam et le parmesan. Elle y approvisionne déjà directement quelques magasins. «Mais ce qu'on veut, c'est livrer dans les entrepôts des chaînes», dit le dirigeant de 46 ans. Il précise que l'offre en fromages fins des supermarchés ontariens est limitée par rapport à celle proposée au Québec. Une avenue prometteuse, donc.

Nouvelle image

Autre avancée : l'entreprise a retravaillé l'image de ses fromages Riviera pour y accoler le nom de Chalifoux dès cet automne. «Les consommateurs québécois recherchent de plus en plus des aliments d'ici, mais ils ne savent pas que Riviera est un produit québécois, constate Mélanie, une ingénieure de formation qui est maintenant vice-présidente des opérations. Il est temps de mettre cet aspect en valeur.»

Si les fromages Riviera se retrouvent un peu partout au Québec, le lait et la crème de marque Chalifoux sont surtout vendus dans la région de Sorel-Tracy.

«Dans le lait, on n'a pas les moyens de faire compétition avec les Natrel et les Parmalat de ce monde pour l'espace-tablette, explique la jeune femme de 38 ans. Mais on s'est trouvé une niche : on emballe du lait pour d'autres marques.»

La restauration en croissance

Par ailleurs, sous la gouverne du nouveau trio de propriétaires, la division qui approvisionne en produits laitiers les restaurants, les hôtels et les institutions (secteur HRI dans le jargon du métier) a pris de l'ampleur. Au cours de la dernière année, la part des revenus tirés de ce secteur est passée de 5 % à 35 %.

Les ventes aux fabricants de mets préparés sont aussi en croissance. Afin de répondre à la demande, Chalifoux vient d'acquérir trois silos verticaux pour entreposer le lait qu'elle achète aux producteurs. «Depuis quatre mois, on embauche deux employés par semaine», note Mélanie Chalifoux.

Le passage à la quatrième génération a aussi entraîné une refonte des fonctions, des valeurs et des structures de gestion. Le comité de direction a été presque entièrement renouvelé et un conseil de famille a été créé. «Avant, le conseil d'administration était un peu comme une réunion familiale, constate Alain Chalifoux. Avec un conseil de famille, on distingue entreprise et patrimoine. La gouvernance est très importante pour nous.»

Pas toujours facile, la relève

Ces changements auraient bien pu ne jamais voir le jour... car le transfert a connu des écueils. Dans les années 1990, Alain avait même fondé sa propre entreprise, après avoir constaté qu'il n'y avait pas de place pour la relève dans la Laiterie. La convention des actionnaires de l'époque empêchait en effet tout passage à la quatrième génération.

Après le décès de l'un des quatre frères de la troisième génération, une nouvelle convention a vu le jour en 2004. Elle stipulait qu'au décès du président (Jean-Pierre, père d'Alain), l'entreprise reviendrait aux enfants.

«C'était un cadeau empoisonné, lance le fils, dont l'entreprise de distribution d'équipement alimentaire avait alors le vent dans les voiles. Mon frère et moi ne voulions pas nous retrouver du jour au lendemain avec la Laiterie sur les bras, sans préparation.» Sans compter que l'impact fiscal de ce transfert éventuel n'avait pas été analysé. «Nous avons alors demandé de procéder au transfert du vivant de mon père.»

Transférer le pouvoir décisionnel

Les discussions ont commencé en 2006. Et elles ont parfois été délicates. Jean-Pierre Chalifoux souhaitait transmettre ses actions en parts égales entre ses deux fils. Ce n'était plus l'homme d'affaires qui parlait, mais le père. Il aurait voulu aussi conserver ses actions privilégiées avec droit de vote pendant dix ans. Le hic : les repreneurs n'auraient pas eu de pouvoir décisionnel...

Comme dans bien des cas de relève, c'est la mère (celle d'Alain) qui a réconcilié les points de vue de tous. Le patriarche a ainsi cédé ses actions avec droit de vote après une période de transition de 18 mois, mais demeure président en reconnaissance du travail accompli. Le contrôle, cependant, est entre les mains d'Alain, de Mélanie et de Sylvain Chalifoux, désormais seuls actionnaires de la Laiterie.

Leur convention prévoit le passage à la cinquième génération. Mais une chose est claire pour les nouveaux dirigeants : les membres de la famille qui voudront travailler dans l'entreprise ou prendre éventuellement la relève devront avoir les compétences nécessaires. «La pérennité de la Laiterie prime les considérations familiales», dit Mélanie.

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