L'homme de la situation

Publié le 11/04/2009 à 00:00

L'homme de la situation

Publié le 11/04/2009 à 00:00

Le contraste n'aurait pu être plus grand. Début mars, Henri-Paul Rousseau, ex-pdg de la Caisse de dépôt et placement, venait d'exposer avec un sens évident de la communication son point de vue sur la crise en général, et sur celle que vivait la Caisse en particulier, devant un auditoire rassemblé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Lui succédant à la tribune, le président de la Chambre, Michel Leblanc, avait de la difficulté à se faire entendre, son timbre de voix un peu monocorde se perdant parmi les bruits de couverts et le chuchotement des convives.

Le contraste ne pouvait pas être plus grand non plus entre le nouveau président et sa prédécesseure, Isabelle Hudon, et pas seulement pour une question de densité capillaire. " C'était frappant lors de cette allocution d'Henri-Paul Rousseau ", dit Bernard Motulsky, professeur titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l'UQAM. " Quand Isabelle Hudon parlait, la salle s'animait. " Et selon lui, ce changement de ton n'est certainement pas le fruit du hasard.

La bonne personne au bon endroit, au bon moment

Président de la Chambre de commerce de 2001 à 2005, Benoît Labonté, aujourd'hui chef de l'opposition municipale à Montréal, avait un profil politique. Son rôle a été de donner une cohésion à un organisme qui n'en avait pas. Il s'est ouvert à de nouveaux milieux (éducation, culture, santé, groupes sociaux), et il a été le premier président non bénévole, avec un mandat de quatre ans, ce qui facilitait la continuité des dossiers.

Après lui, Isabelle Hudon, issue du milieu des communications, a évolué dans un environnement économique favorable. Les enjeux culturels et de responsabilité sociales des entreprises ont été à l'avant-scène.

En cette période de graves turbulences, l'arrivée d'un économiste chevronné, qui cumule à la fois des expériences de chercheur, de gestionnaire et de lobbyiste, est exactement ce que la Chambre recherchait.

" Il y avait une volonté du conseil de recruter un économiste, une personne capable de poser des gestes concrets. Michel Lebanc a une approche pragmatique et une bonne compréhension des marchés ", dit Frédéric Michel, président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal et membre du conseil de la Chambre de commerce. " C'est l'homme de la situation. "

" Il faut plusieurs talents pour occuper ce poste ", dit Raymond Bachand, ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, et responsable de la région de Montréal. Dont celui de savoir parler aux gens d'affaires tout comme aux politiciens. Mais pas nécessairement de se placer à l'avant-scène. " Les extravertis font parfois de grandes erreurs ", ajoute le ministre.

Les enjeux liés à la gouvernance de la ville seront majeurs dans les années à venir, ainsi que les relations entre Montréal et les différents paliers gouvernementaux. Des enjeux qui ne font pas les manchettes, mais sont très importants pour le milieu des affaires, dit M. Motulsky.

Et puis, se demande-t-il, est-ce si important de briller sur la place publique ?

" Ce n'est pas une nécessité absolue d'être le plus visible possible. On ne l'est pas juste pour le plaisir de l'être. Il faut des raisons. Les risques de critiques sont plus élevés. "

Parlez-en à Henri-Paul Rousseau. Il aurait peut-être voulu, par moments, avoir une image publique moins forte et être moins visible. Sa verve, devant le parterre de gens d'affaires conviés par la Chambre, en mars, a toutefois eu du bon : il a quitté la salle sous un tonnerre d'applaudissement. Preuve que son message a bien passé.

martine.turenne@transcontinental.ca

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