L'économie circulaire, une voie payante

Publié le 15/06/2013 à 00:00

L'économie circulaire, une voie payante

Publié le 15/06/2013 à 00:00

Créer une nouvelle économie axée sur la circulation des déchets d'une entreprise à l'autre. C'est l'objectif pas banal de l'écologie industrielle, une idée qui commence à faire des petits au Québec.

La division Torque Force de Canimex produit des composants spécialisés destinés aux systèmes d'accès et aux portes de garage, comme des roulements, des poignées ou des charnières. Ce faisant, elle produit de grandes quantités d'écumes d'aluminium, qui finissent leur vie dans un site d'enfouissement.

Mais voilà qu'un projet de recherche mené avec le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) leur a permis de changer de perspective et de regarder ces écumes comme une matière première, digne d'être vendue.

«La présence d'oxyde d'aluminium dans ces écumes en fait un produit intéressant pour fabriquer de l'isolation thermique, servir dans l'abrasion, le sablage, ou devenir une matière d'appoint pour les cimenteries», explique Pascal Goulet, chargé de projet en génie industriel et sécurité au travail.

Économie circulaire

Pour Hélène Lauzon, présidente du Conseil patronal de l'environnement du Québec (CPEQ), c'est en plein le genre de démarche dont le Québec a besoin pour avancer dans la voie de l'écologie industrielle, qu'elle définit comme une «économie circulaire». «Il s'agit de réinjecter les matières résiduelles dans l'économie, en en refaisant une matière première, explique-t-elle. Trop souvent, une entreprise fait enfouir ses déchets, alors que sa voisine en aurait besoin.»

Une situation que connaît bien Stéphane Paré, directeur dossiers stratégiques au CLD de la MRC de L'Assomption, engagé dans l'organisme Lanaudière Économique qui tente de favoriser la symbiose industrielle dans les six MRC de la région. «Une entreprise de chez nous envoyait ses résidus de verre à l'ouest de Montréal, alors qu'une autre tout près faisait venir du verre de l'ouest de Montréal, déplore-t-il. Les camions se croisaient !»

Pour ceux qui fournissent les matières résiduelles, l'avantage est de diminuer les frais d'enfouissement et de transport, alors que ceux qui les récupèrent voient leurs coûts d'approvisionnement chuter. Hélène Lauzon donne l'exemple des gaz de torchères des raffineries, qui peuvent servir de combustible à certaines entreprises.

La présidente du CPEQ est toutefois consciente des obstacles qui ralentissent la percée de l'écologie industrielle. L'un des plus épineux est la nécessité d'assurer un volume de matières résiduelles suffisant au bon fonctionnement de l'entreprise qui les récupère. Elle note aussi qu'il n'est pas simple pour deux entreprises ne se connaissant pas de discuter et d'établir une collaboration.

Afin de sensibiliser les entrepreneurs, le CPEQ mène depuis le printemps 2012 une tournée provinciale de sensibilisation à l'écologie industrielle, qui porte aussi sur l'analyse du cycle de vie environnemental et social. Il mène également un projet-pilote auprès d'une douzaine d'entreprises de Brome, afin de mesurer les gains environnementaux, économiques et sociaux d'une telle démarche. Le Conseil produira ensuite un guide pratique pour appuyer les entreprises désireuses d'implanter des processus de ce type.

Garder ça simple

Fondé en 1999, le CTTÉI situé à Sorel-Tracy a été reconnu Technopole en écologie industrielle le 30 mai 2012. Ses pôles «recherche» et «entreprise» l'amènent à développer des projets d'écologie industrielle, en partenariat avec les entrepreneurs.

Ceux-ci seraient plus faciles d'approche depuis quelques années, selon la directrice technique Claude Maheux-Picard. Elle les juge plus sensibilisés aux vertus du développement durable, et plus conscients des avantages économiques qu'ils peuvent tirer de l'écologie industrielle. À son avis, de tels projets doivent pouvoir être réalisés facilement et rapidement, sans coûter trop cher ni exiger beaucoup de formation.

«La principale motivation des sociétés est économique, dit-elle. Nous devons toujours viser la simplicité et démontrer que notre solution est moins coûteuse que l'enfouissement des déchets.»

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