L'art, un investissement pas comme les autres

Publié le 09/11/2013 à 00:00

L'art, un investissement pas comme les autres

Publié le 09/11/2013 à 00:00

Par Jean Gagnon

Robert Tremblay, d'Enchères Cosner. [Photo: Gilles Delisle]

3 de 3 - Investir dans l'art - Vous appréciez l'art, visitez des galeries régulièrement et êtes sur le point d'acheter vos premières oeuvres. Cette série brosse un portrait de l'investissement dans les arts.

Bien qu'il s'agisse d'un investissement et que des similarités existent avec les autres types de placement, on ne gère pas ses oeuvres d'art comme on le ferait pour son portefeuille à la Bourse.

Il ne faut pas perdre de vue que la raison première de l'achat d'une oeuvre d'art est le plaisir qu'elle procure au quotidien, explique d'entrée de jeu Julie Lacroix, directrice générale de l'Association des galeries d'art contemporain (AGAC).

Vouloir léguer un patrimoine dont on aurait maximisé la valeur peut être une motivation pour certains collectionneurs d'oeuvres d'art.

Cela ne peut toutefois se faire de la même façon que lorsqu'il s'agit d'un portefeuille d'actions. D'abord, le marché n'est sûrement pas aussi fluide. Revendre une oeuvre d'art est un processus plus complexe que revendre une action à la Bourse. «Lorsqu'on souhaite revendre une oeuvre, il est de mise de s'adresser d'abord à la galerie auprès de laquelle on l'a acquise», dit Julie Lacroix. «Le galeriste est généralement en mesure d'offrir un soutien précieux dans le processus de revente», ajoute-t-elle.

Si votre but est de remettre sur le marché les oeuvres d'art dont vous faites l'acquisition, vous ne collectionnerez pas de la même manière que si vous constituez votre collection dans le but de la léguer à un musée ou à votre descendance, explique Matthieu Gauvin, consultant en acquisition d'oeuvres d'art. «Revendre ses oeuvres d'art demande un certain temps, et encore faut-il avoir acheté du solide sur le marché secondaire», dit-il.

Et c'est sans parler du coût parfois élevé qui est exigé par les spécialistes lors de la revente.

Si votre intention est de négocier vos oeuvres d'art, M. Gauvin vous suggère d'effectuer vos achats sur le marché secondaire, c'est-à-dire celui de la revente. «Car si vous tentez de le faire sur le marché primaire, vous risquez de voir les portes des galeries se fermer devant vous», prévient le consultant.

Des similarités avec l'immobilier

Comme dans le cas d'un portefeuille d'actions, pour maximiser la valeur d'un portefeuille d'oeuvres d'art, il faut vendre lorsque celle-ci est au point culminant et que l'enthousiasme semble à son comble. Robert Tremblay, président d'Enchères Cosner à Montréal, note que pour bien gérer une collection, il est préférable de vendre les oeuvres des artistes qui sont à un sommet de popularité au lieu d'attendre que le prix stagne ou baisse.

Mais comment reconnaître cette situation ? «Le phénomène se produit lorsqu'un record de vente aux enchères s'établit pour les oeuvres d'un artiste, répond M. Tremblay. Le prix peut se maintenir si le nombre d'oeuvres en vente demeure limité, mais le prix moyen des oeuvres de ce même artiste risque fort de diminuer dès qu'un grand nombre d'oeuvres inondera le marché.»

Le marché des oeuvres d'art a plus en commun avec le marché immobilier qu'avec celui des actions, selon Julie Lacroix, de l'AGAC. «Il est astucieux de conserver ses oeuvres durant une bonne période de temps, soit une dizaine d'années et plus, avant de décider de les revendre. Le défi consistera alors à trouver un acheteur», explique-t-elle.

Autant sur la scène internationale que sur la scène locale, le marché de l'art est très dynamique, attestent les gens du milieu. Avec tous les artistes contemporains qui entrent dans le marché chaque année, celui-ci change constamment, note Robert Tremblay. L'offre et la demande ainsi que les prix pour les oeuvres de chaque artiste, ancien ou contemporain, peuvent changer à tout moment, dit-il.

Autre preuve que le marché de l'art à Montréal est également très dynamique, plusieurs nouvelles galeries ouvrent leurs portes actuellement, indique Julie Lacroix.

Même si le marché montréalais de l'art a repris du tonus depuis une dizaine d'années, il reste que c'est un marché satellite par rapport à ceux de New York, Londres et Berlin.

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