Jean-Pierre Thomassin s'en va fâché

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 29/11/2010 à 11:55

Jean-Pierre Thomassin s'en va fâché

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 29/11/2010 à 11:55

Défenseur acharné de l'industrie minière, Jean-Pierre Thomassin se dit fatigué de l'opposition systématique que rencontrent les projets d'exploration minière. Au point où il quittera, fin décembre, ses fonctions de directeur général de l'Association de l'exploration minière du Québec, un poste qu'il occupait depuis six ans.

Les Affaires - Vous avez dit que vous en avez marre... Est-ce pour cela que vous partez ?

Jean-Pierre Thomassin - Oui, j'en ai marre. Je suis fatigué du climat actuel, malsain qui entoure le développement des ressources naturelles, que ce soit l'électricité, le gaz de schiste ou les mines. On a beau faire tous les efforts de communication possibles, on se heurte à un mur de mauvaise foi et d'ignorance.

Qu'un André Caillé doive être escorté par des policiers lors d'une assemblée publique, cela a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il devient impossible de raisonner. L'émotion brute, attisée comme de la braise par les groupes de pression écologistes, a pris le dessus. Je me suis même fait traiter de voleur et de pilleur lors d'une récente assemblée publique tenue à Duparquet, en Abitibi !

L.A. - Justement. À Duparquet, Globex pourra forer sous le lac qui entoure la municipalité. Une mine au beau milieu d'un lac, n'est-ce pas là un exemple de ce qui est socialement inacceptable ?

J.-P.T. La mine, si mine il y a, sera exploitée à partir de la rive, à l'écart du village proprement dit. Et ce ne serait pas la première fois qu'une telle chose arriverait. Pensons par exemple à la mine Kiena, près du lac De Montigny, situé à l'entrée de Val-d'Or. Des mines ont déjà été exploitées au lac Chibougamau. Elles ont ensuite été réhabilitées. On a oublié que les mines constituent notre richesse. De plus, on ne veut pas voir que les technologies ont évolué. Par exemple, l'eau utilisée dans le processus de forage de Duparquet sera traitée.

L.A. - La contestation semble toucher le coeur du Québec minier, l'Abitibi.

J.-P.T. - Je n'en reviens pas... Val-d'Or reste solidement ancrée dans le développement minier. Pourtant, ailleurs, la fierté a disparu. Une quinzaine de chefs de file écologistes, dans la mouvance de Richard Desjardins, font la loi dans l'opinion publique jusqu'en Abitibi.

Je crois qu'on a perdu le goût de développer nos ressources naturelles. Par exemple, on pourrait facilement exporter davantage d'hydroélectricité. Mais au Québec, ça ne passe plus. Comme ne sont plus tolérées les mines à ciel ouvert. Près d'ici, à Timmins, en Ontario, il y a deux mines à ciel ouvert. Timmins est une ville minière et personne, là-bas, ne s'en formalise. À croire qu'au Québec, on préfère se fermer les yeux et tout importer de Chine.

L.A. - Que suggérez-vous ?

J.-P.T. De cesser de faire des colloques à propos de tout et de rien, et d'assumer les conséquences du développement économique et de la création de richesse collective. On se demande encore si les mines sont bonnes pour l'Abitibi ! Ferait-on un colloque au Saguenay pour savoir s'il est bon de cultiver les bleuets ? Ou une consultation en Gaspésie pour décider s'il faut abandonner la pêche aux homards ? Cessons de nous inquiéter. Et arrêtons d'employer le mot " inquiétude " que l'on retrouve à pleines pages dans nos journaux. Agissons et informons la population. Les gouvernements et les entreprises minières ont beaucoup à faire. Par exemple, les sociétés doivent dire tout ce qu'elles font en matière de réhabilitation de sites miniers. Je ne veux plus tenter de le faire, moi, tout seul.

L.A. - Quels sont vos projets ?

J.-P.T. - Écrire un livre sur l'histoire récente de notre industrie minière au Québec, qui serait une suite à l'ouvrage Des mines et des hommes : histoire de l'industrie minérale québécoise des origines au début des années 1980, de Marc Vallières. Faire de la sculpture sur roche... Des projets un peu fous, n'est-ce pas, à 61 ans ?

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