Il y a du génie chez ces jeunes-là

Publié le 09/06/2012 à 00:00, mis à jour le 07/06/2012 à 09:22

Il y a du génie chez ces jeunes-là

Publié le 09/06/2012 à 00:00, mis à jour le 07/06/2012 à 09:22

Des candidats de tout le pays ont soumis leur candidature au concours Prix jeune entrepreneur BDC 2012 dans le but de gagner le grand prix de 100 000 $. Le 30 mai dernier, la BDC dévoilait le nom des 11 finalistes du concours, un pour chacune des provinces et un pour les trois territoires. La prochaine étape est entre les mains du public, appelé à voter jusqu'au 19 juin sur le microsite du concours. Le lauréat sera dévoilé le 25 juin. Voici un aperçu des entrepreneurs en lice.

Orthèses : une technologie prometteuse qui ouvre une fenêtre sur le monde

Laboratoire Bergeron, Québec - Phillipe Durocher, 34 ans

Depuis qu'il a terminé ses études pour devenir technicien en orthèses, Philippe Durocher est à la recherche d'un nouveau procédé de fabrication : «Je ne pouvais pas croire qu'il n'y avait pas une façon de faire plus précise et plus efficace», explique l'entrepreneur.

Malgré son intuition, Philippe Durocher a commencé par fabriquer des orthèses en utilisant des procédés vieux de 30 ans. En 2003, il achète le Laboratoire Bergeron, un fabricant d'orthèses et de prothèses sur mesure. Et ce n'est que tout récemment qu'il a mis le doigt sur le procédé qu'il cherchait : «Quand je suis tombé sur un processus impliquant de l'injection de résine dans un produit pour l'oreille, j'ai tout de suite su que c'était ça.»

Avec un peu d'imagination et beaucoup d'efforts, Philippe Durocher a développé une technique d'injection de résine contrôlée par ordinateur. Cette dernière permet de mettre au point une orthèse en présence du patient en moins d'une heure, et ce, avec une précision accrue : «Les clients reçoivent leur orthèse sur-le-champ plutôt que d'attendre deux semaines, et mon temps de technicien est réduit de moitié», explique Philippe Durocher. Cet avantage est d'autant plus précieux qu'il y aurait une pénurie de techniciens dans le secteur.

Le processus a fait l'objet d'une demande de brevet le 23 décembre 2010, qui permettra à son inventeur, si tout va bien, de faire reconnaître celui-ci partout dans le monde. En attendant, Philippe Durocher continue à pratiquer son métier de manière traditionnelle, mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne vende ses premières orthèses plantaires fabriquées grâce à sa technique révolutionnaire : «Il reste de l'équipement à acheter et des ajustements à faire, mais on devrait avoir fait la transition d'ici trois ou quatre mois.»

Les ambitions de Philippe Durocher ne se limitent toutefois pas aux murs de son établissement. Son objectif est d'équiper les laboratoires d'orthopédie partout dans le monde. Lorsque son invention sera prête à être commercialisée, le technicien consacrera toute son énergie à ses activités de fournisseur : «Je ne sais pas si je vais vendre le laboratoire ou trouver un gérant, mais c'est sûr que je vais centrer tous mes efforts sur ce projet-là.»

Remettre le Nord en forme

Fit 2 the T, Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut Tara Newbigging, 27 ans

La mission de Fit 2 the T est de promouvoir l'activité physique dans le Nord canadien. Sa fondatrice, Tara Newbigging, visite les villages nordiques canadiens depuis 2008 pour offrir des ateliers d'entraînement physique. L'étendue du territoire où elle propose ses services limite sa croissance, puisqu'elle doit constamment refuser des mandats en raison de conflits d'horaire. De manière à supprimer cet obstacle, Fit 2 the T souhaite développer des contenus en ligne qui lui permettront de rejoindre en tout temps sa clientèle par l'entremise de son site Internet.

Fabriquer des robots-ouvriers

Inovatech Engineering, Ontario Miguel Clement, 30 ans

Malgré son nom grandiloquent, Inovatech Engineering est une petite start-up de Chesterville, en Ontario. Toutefois, elle vise à transformer le secteur de l'acier avec des robots polyvalents. Fondée en 2008 par Miguel Clement et Stéphane Ménard, elle propose déjà plusieurs robots industriels destinés à l'industrie de l'acier. Elle s'affaire aussi à concevoir un robot plus complet, le SteelPro 900, qui devrait être en mesure de réaliser des coupes et percer des trous avec précision, avec pour seul guide un dessin industriel, ce qui réduirait les risques d'accident de travail.

Torréfier du café équitable

Café Two if By Sea, Nouvelle-Écosse Zane Kelsall, 27 ans

Lorsque Zane Kelsall et son épouse, Tara MacDonald, ont ouvert un café à Darmouth, en 2009, ils ne savaient pas jusqu'où leur passion les mènerait. Trois ans plus tard, le couple gère deux points de vente et souhaite acheter son café directement auprès de producteurs de café d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Les fondateurs de Two if By Sea Cafe comptent ainsi ouvrir une maison de torréfaction à Halifax et commercialiser leur propre marque de café équitable.

Partager l'espace de travail

Shift Development, Saskatchewan

Curtis Olson, 34 ans

Grâce à son projet d'implantation d'un espace de «coworking» dans un immeuble de bureaux de Saskatoon, Curtis Olson fait figure de précurseur dans sa ville. Son entreprise de développement immobilier, Shift Development, veut regrouper les entreprises plus matures louant des bureaux dans le Two Twenty et des entrepreneurs préférant la flexibilité propre aux espaces de «coworking», notamment la location de courte durée et l'accès à des services communs.

Voir la sécurité de l'information comme une occasion d'affaires

Seccuris, Manitoba

Michael Legary, 32 ans

Seccuris offre des services de consultation et d'intégration dans le créneau de la sécurité de l'information. Le fondateur de Seccuris, Michael Legary, a fait croître son entreprise en présentant la sécurité de l'information comme une occasion d'affaires. Pour illustrer son propos, il invoque le cas d'une banque sud-africaine, cliente de son entreprise, qui voulait être présente au Nigéria. Grâce aux services de Seccuris, la banque a implanté des distributeurs de billets dans le pays voisin, où ses concurrents n'osaient pas aller en raison des risques de sécurité.

Fabriquer des orthèses plantaires vertes

Chinook Foot Orthotic Laboratory, Alberta Patrick Bergevin, 35 ans

Fondé en 2006, Chinook Foot Orthotic Laboratory a développé un procédé permettant de fabriquer des orthèses plantaires avec des matériaux moins coûteux et plus écologiques que les matériaux traditionnels. Le procédé mis au point par Patrick Bergevin requiert des pièces tridimensionnelles, qui remplacent les traditionnelles feuilles de plastique utilisées dans la fabrication des coquilles orthopédiques. Grâce à cette approche, la fabrication d'orthèses gagnerait en efficacité.

Un fabricant de guitares pas comme les autres

Lee's Music, Colombie-Britannique Mike Miltimore, 35 ans

Fabriquer des guitares offrant un meilleur son grâce à des produits locaux, c'est ni plus ni moins l'objectif que s'est donné Mike Miltimore. Il faut dire que les guitares n'ont plus de secrets pour l'entrepreneur. En effet, le jeune homme travaille depuis 1986 pour Lee's Music, une boutique d'instruments de musique fondée par son père. L'expérience des employés de Lee's Music en réparation de guitares a permis à l'entreprise de concevoir une guitare qui répond mieux aux besoins des musiciens.

Un brevet a été déposé pour protéger la guitare créée par Lee's Music, qui sera commercialisée sous la marque Riversong. L'entreprise a déjà développé des relations avec des scieries de la région pour s'approvisionner en bois. À terme, elle vise la production de 320 guitares par mois.

Découvrez le gagnant du concours Prix jeune entrepreneur BDC dans notre numéro du 7 juillet.

julien.brault@tc.tc

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