«Il ne faut jamais sous-estimer l'esprit vif de nos entrepreneurs» - Antoine Lajoie, directeur principal, change international et produits dérivés, Banque Nationale

Publié le 21/07/2012 à 00:00

«Il ne faut jamais sous-estimer l'esprit vif de nos entrepreneurs» - Antoine Lajoie, directeur principal, change international et produits dérivés, Banque Nationale

Publié le 21/07/2012 à 00:00

Nos entrepreneurs sont-ils encore en mesure de s'adapter à un dollar qui évolue souvent en montagnes russes ?

Oui, car il ne faut jamais sous-estimer l'esprit vif de nos entrepreneurs. Au fil des années, ils ont su développer de nouveaux marchés et de nouveaux créneaux. Certes, la hausse du dollar canadien par rapport à la devise américaine depuis 2002 a eu des impacts importants, notamment dans le secteur manufacturier. Dans l'ensemble, les entreprises qui ont su s'ajuster sont plus fortes qu'il y a 10 ans. Quand il est question de devises, on a la mémoire courte. Personne ne se rappelle qu'en 1991, le huard était environ au même niveau qu'aujourd'hui. Pour le moment, on prévoit que le dollar canadien restera autour de la parité avec le dollar américain, entre autres parce que le Canada a très bien performé sur le plan économique. Toutefois, à court terme, l'aversion au risque pourrait faire perdre un peu de terrain au huard par rapport à la devise américaine.

Dans ce contexte, quel conseil donnez-vous aux entrepreneurs ?

Ils doivent avoir une stratégie de couverture. Il y a plusieurs manières de se protéger, que ce soit par des contrats à terme ou des options moyennant une prime. L'objectif, c'est de se donner le temps de s'adapter. Dans le cas où le dollar canadien poursuivrait son appréciation par rapport au billet vert, l'entrepreneur doit se demander quelle est sa capacité d'adapter ses prix et quels changements il doit apporter pour rester concurrentiel. Une autre manière de se protéger est d'acheter et d'importer de la machinerie en dollars américains. On le fait dans la mesure où l'entreprise est exportatrice à 100 %, c'est-à-dire que les revenus générés par la machinerie sont en dollars américains ; c'est ce qu'on appelle une protection naturelle, qui expose moins l'entreprise aux variations du taux de change. Par contre, si on utilise les fonds générés par l'entreprise pour investir dans un équipement en dollars américains et qu'on n'est pas exportateur à 100 %, il faut s'assurer de protéger les revenus anticipés.

Avec le dollar qui est autour de la parité, les entrepreneurs devraient-ils envisager de s'installer et de produire aux États-Unis ?

C'est une possibilité qui doit être analysée. Un des avantages est que l'entreprise est moins exposée aux variations de taux de change. Toutefois, on doit mettre en avant une planification rigoureuse quand on décide de s'installer ou d'acquérir une entreprise aux États-Unis. Il y a d'abord un risque d'intégration au cours des deux premières années. On doit également s'assurer de bien gérer les flux de trésorerie.

CV

Nom : Antoine Lajoie

Âge : 38 ans

Titre : Directeur principal, change international et produits dérivés, Banque Nationale

M. Lajoie est titulaire d'une maîtrise en finance de l'Université de Sherbrooke, obtenue en 1996, et détient le titre de CFA depuis 1998. Il s'est joint à la Banque Nationale en 1996.

1,0198 $US

Sommet du dollar canadien par rapport au dollar américain en 2012. Celui-ci a été enregistré le 27 avril.

Source : Bloomberg

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