François-Charles Sirois sème le rêve pour contrer le décrochage

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:17

François-Charles Sirois sème le rêve pour contrer le décrochage

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:17

La rutilante moto Ducati de François-Charles Sirois, mise de côté depuis cinq ans, trône dans son petit bureau en haut d'une tour du centre-ville. Le jour de notre rencontre, il porte même un veston à damiers noir et blanc. À n'en pas douter, le président et chef de la direction de Telesystem est un adepte des sports motorisés.

«À trois ans, je portais l'habit Ferrari de Gilles Villeneuve en rêvant qu'un jour, quand je serais grand, j'allais aussi avoir ma Ferrari», se rappelle le jeune gestionnaire de 37 ans.

Le mot rêve reviendra d'ailleurs souvent lors de l'entrevue avec François-Charles Sirois pour parler de son rôle de philanthrope. Son père, Charles, fondateur de la société d'investissement Telesystem, lui ayant entre autres inculqué «le potentiel de rêver et de croire que, peu importe le rêve, on peut le réaliser si on y met les efforts nécessaires», dit-il.

Le rêve, les efforts et les voitures sport sont à la source même de la Fondation TRIOOMPH, qu'il a lancée à l'automne 2011 pour stimuler la persévérance et la réussite scolaire chez les jeunes décrocheurs.

«On ne peut pas bâtir une société solide avec un si fort taux de décrochage. Et je crois fondamentalement que si les jeunes quittent l'école, c'est parce qu'ils ne rêvent pas assez ou pensent qu'ils n'ont pas été assez chanceux dans la vie», dit-il.

Plus de 3 000 jeunes jumelés

Cette chance de rêver, François-Charles Sirois veut la leur donner par le biais du programme «Pilotez votre succès», qui vise à aider les jeunes de 13 à 20 ans à demeurer sur les bancs d'école pour obtenir au minimum un diplôme d'études secondaires ou une certification professionnelle.

Pendant toute l'année scolaire, plus de 3 000 jeunes sont jumelés à une trentaine d'entrepreneurs ou gens d'affaires québécois, comme Étienne Borgeat, président de PCO Innovation, et Sylvie Leduc, vice-présidente d'UAP.

Chacun de ces mentors est attitré à un groupe de 75 à 120 étudiants d'un établissement scolaire des régions de Montréal, des Laurentides et de la Montérégie. Lors de rencontres, le mentor est invité à décrire son parcours personnel et professionnel, tandis que les étudiants parlent de leur propre rêve et des efforts qu'ils comptent investir pour l'atteindre.

À la fin de l'année, en plus de remettre un certificat à tous les jeunes du programme ayant terminé leur année scolaire, la Fondation remet plus de 300 Prix TRIOOMPH à ceux qui ont dépassé leurs objectifs : une session sur un circuit automobile en tant que copilote avec leur pilote-mentor. Car chaque mentor doit posséder une voiture de sport de haute performance et être certifié pilote.

«Le prix, c'est la récompense, le bonbon. Le plus important, c'est d'encourager les jeunes à s'accomplir et à déployer les efforts nécessaires», dit François-Charles Sirois qui, en plus d'injecter de l'argent dans la Fondation, parraine lui-même des étudiants d'une école secondaire de Montréal.

Solo de guitare

En janvier dernier, devant les jeunes de son école, il s'est même lancé un défi : réaliser son rêve de jouer le très exigeant solo de guitare de six minutes du morceau Free Bird du groupe rock Lynyrd Skynyrd, lui qui n'avait jamais touché cet instrument auparavant. Trois mois plus tard, avec l'aide d'un professeur et en pratiquant en moyenne deux heures par jour, mission accomplie !

«Je pensais m'être mis les pieds dans les plats. J'avais devant moi un groupe de décrocheurs potentiels qui pourraient se dire que c'est normal de ne pas réaliser ses rêves, si je ne réussissais pas le mien». Il leur a plutôt démontré que tout est possible en y mettant les efforts et le temps nécessaires.

François-Charles Sirois, qui a fondé et présidé up2 technologies, Microcell i5 et Masq avant de se joindre à Telesystem en 2006, donne aussi beaucoup de temps et d'argent à d'autres causes. C'est l'un des Grands donateurs Centraide, des philanthropes qui contribuent à cet organisme par des dons personnels de 10 000 $ ou plus. Il est aussi membre du conseil d'administration de la Fondation CHU Sainte-Justine et membre du cabinet de sa vaste campagne de financement «Plus mieux guérir», qui vise à recueillir 150 millions de dollars. «Faire un chèque, c'est facile. Mais il faut aussi prendre le temps de s'engager», dit celui qui n'hésite pas à ramer lors de la Course de bateaux-dragons au profit d'un organisme de bienfaisance.

Il participe également à l'ambitieuse campagne de 500 M$ lancée par HEC Montréal, Polytechnique Montréal et l'Université de Montréal sous le chapeau de Campus Montréal.

«Les jeunes, c'est l'avenir. Il faut leur donner le plus de chances possible de grandir et réussir», dit ce père de trois enfants âgés de 6 à 9 ans, tous en bonne santé, pour expliquer son engagement particulier auprès des jeunes.

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