Fiscalité et démographie

Publié le 28/12/2006 à 10:01

Fiscalité et démographie

Publié le 28/12/2006 à 10:01

Le chroniqueur de La Presse, Claude Piché, attirait récemment notre attention sur un ensemble de données démographiques publiées par l'Institut de la statistique du Québec.

Ces données portent sur l'évolution démographique du Québec depuis 35 ans. On y note trois grandes tendances :

> La population québécoise augmente beaucoup moins vite que celle du reste du Canada, si bien que depuis 35 ans, la part du Québec dans l'ensemble de la population canadienne est passée de 28 à 23 %;

> La population a diminué dans les régions éloignées des grands centres;

> La région métropolitaine de Montréal s'est développée en trou de beigne : la population a décliné sur l'île de Montréal tandis qu'elle a augmenté dans les banlieues.

On peut considérer ces changements comme des mauvaises nouvelles, mais on peut aussi les voir comme la conséquence du comportement rationnel des citoyens.

Commençons par le déclin démographique du Québec au sein du Canada. Imaginons deux territoires économiques où il n'y a aucune entrave à la circulation des biens et des personnes. Sur l'un des deux territoires, le gouvernement lève plus d'impôts que l'autre et offre davantage de services sociaux. On présume ici que le gouvernement est parfaitement efficace et qu'il n'y a aucun gaspillage attribuable à sa position monopolistique. Que va-t-il se passer à long terme ?

La population établie sur le territoire où la fiscalité est moins lourde aura tendance à augmenter, tandis que celle du territoire où les impôts sont les plus lourds tendra à décliner. Pourquoi ? Tout simplement parce que les personnes les plus mobiles auront tendance à s'établir où les impôts sont les moins élevés.

De plus, ce sont les personnes dont les revenus sont les plus élevés qui s'établiront dans le territoire où les impôts sont les plus bas et les personnes qui ont le plus besoin de services gouvernementaux qui s'établiront sur le territoire qui en offre le plus.

Il en résulte une légère déflation sur le territoire où la croissance de la population - et par conséquent, la croissance économique - est plus faible : le taux de chômage y est constamment plus haut qu'ailleurs et les salaires ainsi que le prix des maisons sont moins élevés.

Puisque le gouvernement constate que son assiette fiscale s'érode, il demande aux autres gouvernements de lui transférer de l'argent. On appelle cela aujourd'hui le déséquilibre fiscal.

Ce modèle explique en partie le déclin du Québec dans le Canada, mais il explique surtout très bien le développement en trou de beigne de la région de Montréal.

Montréal a eu plus que sa part de maires inefficaces durant les 35 dernières années et il en est résulté une fiscalité très lourde pour ses citoyens. De plus, celle-ci n'était même pas compensée par des services supplémentaires.

Les gens ont réagi en s'établissant en banlieue. L'ensemble des contribuables du Québec en est maintenant quitte pour payer la construction de lignes de métro et d'autoroutes afin de donner de meilleurs services de transport à la population qui habite la banlieue de l'île.

À moins d'un sérieux coup de barre, nous constaterons, dans 35 ans, que la tendance s'est maintenue.

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