Être vert de haut en bas

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Être vert de haut en bas

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Ce n'est pas tout de prendre des mesures concrètes pour améliorer son bilan environnemental. Le défi est de mieux intégrer les pratiques de développement durable à la gestion de l'entreprise. Si l'impulsion doit venir des dirigeants, tout le personnel doit embarquer dans le train. Ce dossier dresse le portrait d'organisations qui ont une longueur d'avance en la matière. Elles sont des modèles à suivre. Aussi, des spécialistes livrent leurs conseils sur les meilleures pratiques à mettre en place pour devenir de véritables entreprises durables et responsables.

Alcoa vient de se doter d'un fonds de 5 millions de dollars pour aider à améliorer l'offre de formation dans la région de Baie-Comeau. L'initiative vient de son Comité consultatif de développement durable qui s'est récemment penché sur le problème de la relève. Tout le monde y trouve son compte. La région en sort gagnante et l'entreprise aussi, elle qui veut attirer et conserver la main-d'oeuvre dans son aluminerie. " Ce n'est pas tout de vouloir intégrer le développement durable dans sa pratique de gestion, encore faut-il le prendre par le bon bout ", observe Lise Sylvain, directrice régionale, environnement et développement durable, d'Alcoa Canada Première fusion.

Pour l'aluminerie, c'est presque facile. Forte de son expérience, elle connaît ses priorités. La clé du succès est de choisir de bonnes actions. " Le développement durable est un outil de progrès, affirme Mme Sylvain. C'est une autre façon de gérer, plus collective, avec des échanges d'information et des liens avec l'extérieur de l'organisation. "

Il ne s'agit pas de lancer d'emblée une politique révolutionnaire. Les experts prônent tous la théorie des petits pas : une étape à la fois et des objectifs réalistes. " On peut choisir une intervention simple pour débuter, suggère Johanne Gélinas, associée chez Deloitte. Par exemple, présider un comité vert une fois par mois pendant deux heures. "

Des administrateurs aux employés

Selon Daniel Cotte, président et chef de la direction des Eaux Danone Naya, gérer plus vert, c'est penser à long terme, être un peu visionnaire. Son entreprise planche sur un projet de cabotage - la possibilité de distribuer ses bouteilles d'eau de source par voie fluviale sur le Saint-Laurent plutôt que par camions. Déjà la production expédiée dans le reste du Canada privilégie le train. " Notre ambition est de réduire au maximum notre empreinte écologique ", explique le dirigeant de 42 ans, lui-même conducteur d'une Toyota hybride.

Il est également membre du club d'ambassadeurs des transports actifs créé par l'Agence métropolitaine de transport qui invite les hauts dirigeants à sensibiliser leurs pairs.

" Il est essentiel que chaque membre de la direction soit engagé et persuadé des atouts d'une stratégie de développement durable ", rappelle Corinne Gendron, titulaire de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable à l'Université du Québec à Montréal. Des administrateurs aux employés, c'est une vague qui doit atteindre tous les niveaux de l'entreprise.

Vert et rentable ?

Une politique verte exige un investissement en argent et en temps. " Est-ce rentable ? " s'inquiète souvent le clan des réticents. Lise Morissat, présidente et chef d'exploitation du groupe Stageline, un fabricant de scènes de spectacle mobiles qui vient d'inaugurer sa nouvelle usine écoénergétique, répond oui, chiffres à l'appui. " Le cinquième de notre budget est consacré à la partie écologique de notre nouveau bâtiment. Il va nous faire économiser 70 % de nos dépenses en énergie. Le rendement de l'investissement devrait se faire en six ans seulement. "

Le développement durable est un investissement et non un coût, soutient Marc Paquin, directeur d'Unisfera qui cite une multitude d'avantages liés à la rentabilité de l'entreprise. " On peut évaluer que la majeure partie des investissements consentis seront rentables sur un horizon de cinq à sept ans ", ajoute-t-il.

Daniel Cotte, lui, est prêt à en débattre avec les entrepreneurs hésitants. D'autant que certaines conséquences sont moins quantifiables mais bien réelles. " Ce type de gestion a un effet mobilisateur sur l'ensemble du personnel, atteste ce gestionnaire. Par exemple, la fidélisation des employés diminue les coûts liés à l'embauche et à la formation. "

Le développement durable n'est pas une mode, disent les spécialistes. Les PME n'auront d'autre choix que de suivre le mouvement. Par exemple, Alcoa est en train d'établir un barème de sélection de ses fournisseurs qui seront évalués selon des critères de développement durable. Cela pourrait être prêt en 2009. " Des fournisseurs sensibilisés à ces enjeux sont, à notre avis, plus fiables, plus performants et plus innovants ", résume Lise Sylvain.

dossiers@transcontinental.ca

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