Des luminaires solaires intelligents conçus à Shawinigan

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Des luminaires solaires intelligents conçus à Shawinigan

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Le Québec devient une pépinière en matière d'innovation en efficacité énergétique. Plusieurs PME, comme Vision Solaire Consultants, développent des technologies qui ont du potentiel sur les marchés étrangers.

Vision Solaire Consultants, une entreprise de Shawinigan, veut éclairer les endroits difficiles d'accès grâce à sa technologie de luminaires solaires intelligents.

Le président de la jeune entreprise, Philippe Lafrenière, est confiant : «Je n'ai pas de concurrence au Québec et au Canada. Mes luminaires solaires ont fait leur preuve. Le défi est maintenant de les faire connaître.»

L'entreprise de Shawinigan n'est pas la seule à se lancer dans le marché prometteur des énergies renouvelables. Le Québec a développé une expertise en efficacité énergétique non négligeable au fil des décennies, constate Josée Provençal, présidente d'AETOS Énergie, une firme de services-conseils dans les secteurs de l'énergie et de l'environnement. «Alors que l'Europe a privilégié le développement des énergies renouvelables, le Québec a privilégié l'efficacité énergétique», dit-elle.

Créée en 2010, VSC mise sur une technologie de luminaires solaires intelligents qu'elle a baptisée le LuxOsol. Il s'agit d'appareils d'éclairage extérieur, dotés d'un module solaire et d'un détecteur de mouvement, qui permettent d'éclairer des lieux n'ayant pas de raccordements électriques.

«Une solution idéale pour les emplacements comme les pourvoiries, les campings, certains parcs publics, des stationnements, des pistes cyclables et des lieux de villégiature», souligne Philippe Lafrenière.

Des luminaires intelligents

À ce jour, VSC a développé deux modèles de luminaires. Le LuxOsol Classique se met en marche automatiquement à la tombée de la nuit pour une période de deux heures. Une fois le délai écoulé, le luminaire est activé dès qu'un mouvement est détecté dans un rayon de 25 pieds. L'autre modèle, le LuxOsol Gradation, permet en plus d'ajuster l'intensité à l'achalandage d'un endroit.

Les deux appareils, qui s'installent en quelques minutes, sont munis d'un dispositif qui détecte le mouvement de masses calorifiques, n'allumant ainsi le luminaire qu'en présence d'êtres vivants. «Une branche qui bouge ou un objet poussé par le vent ne seront pas détectés», précise-t-il.

Au premier coup d'oeil, l'économie en énergie engendrée par l'utilisation de cette technologie semble négligeable : un luminaire ne consomme annuellement que 460 kilowatts. «Mais si on cumule un millier de ces appareils, on en arrive à des mégawatts», ajoute aussitôt Philippe Lafrenière.

Un coût abordable

L'entreprise mise surtout sur le coût abordable de sa technologie. Le prix de ces appareils, qui détiennent une autonomie énergétique de quatre jours sans recharge, oscille entre 1 200 $ et 1 400 $. À titre comparatif, un module solaire raccordé à une batterie qui alimente un luminaire coûte près de 5 000 $, selon les estimations de Philippe Lafrenière.

L'économie des coûts devient notable lorsqu'on y ajoute les frais d'installation.

«Une municipalité qui, pour des raisons de sécurité, veut placer deux lampadaires dans un parc public devra engager des dépenses en machinerie lourde afin de creuser une tranchée pour se raccorder à un système d'électricité. Si on ajoute à cela le travail d'électriciens, la facture peut rapidement s'élever à quelques dizaines de milliers de dollars.»

Vision Solaire Consultants n'en est qu'à ses débuts. Elle a vendu une quinzaine d'appareils pour l'instant. Elle compte parmi ses clients les villes de Laval et de Longueuil, ainsi qu'un camping privé en Saskatchewan et des parcs publics en Alberta.

Mais déjà, Philippe Lafrenière voit grand : il compte développer d'abord le marché québécois et de l'Atlantique, puis s'attaquer à l'Ontario et au reste du Canada, et enfin à celui des États-Unis. Il lorgne également du côté de l'Amérique centrale.

SORTIR DU SYNDROME DE LA PANTOUFLE

Les entreprises québécoises qui accouchent de solutions doivent repenser leur modèle d'entreprise. «Elles doivent se tourner vers l'international pour commercialiser leurs innovations», indique Yvon Brousseau, président du Centre d'excellence en efficacité énergétique (C3E) de Shawinigan. Les pays dont «les énergies sont plus polluantes» sont en effet en quête de solutions pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Encore faut-il cibler les bons marchés, précise Josée Provençal, présidente d'AETOS Énergie. Selon elle, les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et du CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Égypte, Turquie, Afrique du Sud) sont autant de marchés prometteurs qu'il ne faut pas négliger.

«Mais si les occasions ne sont pas saisies rapidement, d'autres le feront à notre place. Chaque jour, je m'efforce de démystifier le marché international auprès d'entreprises», ajoute-t-elle.

Une tâche ardue qui va à l'encontre des stratégies d'affaires traditionnelles. «Il faut sortir du syndrome de la pantoufle, cette impression que, parce qu'on est bien dans notre marché, il ne faut pas sortir de nos frontières», dit-elle.

Yvon Brousseau estime pour sa part que les start-ups québécoises de l'efficacité énergétique seraient en mesure «de générer un tissu industriel extrêmement prometteur et créateur d'emplois», au même titre que les secteurs aérospatial et pharmaceutique ont su le faire à une époque.

Il cite à titre d'exemple Add Energy, une jeune entreprise qui a mis au point des bornes de recharge pour véhicules électriques. «Comme la borne de recharge est une pièce maîtresse nécessaire à l'éclosion de l'électrification des véhicules, Add Energy pourrait bien devenir le Research In Motion de l'efficacité énergétique.»

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour il y a 9 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour il y a 33 minutes | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.