Des indicateurs au rouge à Québec

Publié le 17/08/2013 à 00:00, mis à jour le 15/08/2013 à 09:46

Des indicateurs au rouge à Québec

Publié le 17/08/2013 à 00:00, mis à jour le 15/08/2013 à 09:46

Même si l'économie de la région de Québec affiche une forte croissance depuis plusieurs années, tous les indicateurs économiques ne sont pas au vert. Un rapport de Secor-KPMG réalisé pour le compte de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec (CCIQ), dont Les Affaires a obtenu copie, fait ressortir quelques aspects préoccupants pour l'avenir de la région.

Le document confidentiel de 65 pages servira de base de discussions pour des consultations qui seront réalisées avec les leaders d'opinion et les partenaires de la CCIQ dans le but d'actualiser la vision économique 2025.

L'entrepreneuriat timide mine le développement du secteur privé à Québec, selon Secor-KPMG. Québec compte 3,9 entreprises par 1 000 habitants, un taux nettement inférieur à celui de Montréal (4,6), de Toronto (5,7) et de Calgary (7,7). De plus, 50 % des entreprises emploient seulement quatre personnes ou moins et seulement une trentaine de sociétés utilisent le levier de la Bourse.

Cela s'explique notamment par le taux d'emploi élevé (66 %), qui freine «l'entrepreneuriat de nécessité», selon les auteurs du rapport. «Aussi, la faible immigration réduit un bassin habituellement fertile pour l'entrepreneuriat.»

Au chapitre de l'immigration, Québec progresse mais accuse toujours du retard, si bien que sa population active diminuera en moyenne de 0,3 % annuellement d'ici 2031. En 2011, les immigrants représentaient 5 % de la population de Québec, par rapport à 2,8 % en 2001. Toutefois, la part de l'immigration dans la croissance de la population n'était que de 32,6 % en 2011, par rapport à 50,7 % à Halifax.

Par ailleurs, Québec n'intègre pas facilement la main-d'oeuvre immigrante, dont le taux de chômage atteignait un sommet à 12,7 % entre 2001 et 2006 (dernières données disponibles). «Par leur connaissance de pays étrangers et de langues, les immigrants devraient faire partie du succès international des entreprises», souligne le rapport.

Population moins scolarisée

La population de Québec est la moins scolarisée parmi sept autres villes comparables du nord-est de l'Amérique du Nord : 22 % de la population de 25 ans et plus possède un diplôme universitaire. La proportion des gens de Québec n'ayant pas de diplôme d'études secondaires (15,4 % chez les 25 ans et plus) est un des plus élevés parmi ces mêmes villes. Les données à ce sujet datent cependant de 2006.

L'Université Laval comptait des revenus de recherche de 300 millions de dollars en 2011 et se classe au 7e rang du top 50 des universités canadiennes à ce chapitre depuis 2008. Par contre, Québec ne récolte que 2,2 brevets d'invention par milliard de dollars de PIB, comparativement à 4,4 pour Montréal et 6,9 pour Ottawa, les deux villes championnes.

L'habitation est moins accessible

Québec est concurrentielle par rapport aux villes nord-américaines comparables, mais c'est principalement en raison de la faiblesse des salaires. Le revenu personnel disponible moyen, à 30 684 $, est un des plus faibles des régions métropolitaines canadiennes (Montréal est au dernier rang avec 27 536 $). Et au cours des cinq dernières années à Québec, le prix des logements (maintenant plus élevé qu'à Montréal) a augmenté plus rapidement que les revenus des ménages, si bien que l'accessibilité s'en trouve réduite. L'indice d'accessibilité est passé de 2,5 en 2007 à 3,9 en 2012, dépassant celui d'Ottawa-Gatineau (3,5). Une région est considérée comme abordable lorsque l'indice est de 3 ou moins.

Une économie résiliente

Le PIB de la région de Québec, à 34 milliards de dollars, a crû en moyenne de 2,8 % depuis 2006, plus du double de la croissance du PIB du Québec (1,2 %) et du Canada (1,1 %). Secor-KPMG remarque la forte diversification ainsi que la stabilité de l'économie régionale, qui s'est montrée résiliente pendant la crise de 2008-2009. «Toutefois, la structure économique permettra rarement une croissance spectaculaire», note le rapport.

La création d'emplois est un indicateur très positif, avec l'ajout de 61 000 postes depuis 2002. Par contre, il reste un rattrapage à faire sur le plan des investissements privés en immobilisations. En 2011, ils représentaient 14,4 % du PIB dans la région, ce qui est sous les moyennes québécoise (15,1 %) et canadienne (16,2 %).

13,6 %

Les entreprises de la région de Québec sont moins actives sur la scène internationale que celles du reste du Canada, avec une proportion de 13,6 % en 2011, par rapport à 19,4 %.

Source : Secor-KPMG

valerie.lesage@tc.tc

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