Des aubaines parmi les éclopés de fin d'année

Publié le 15/12/2012 à 00:00, mis à jour le 13/12/2012 à 10:46

Des aubaines parmi les éclopés de fin d'année

Publié le 15/12/2012 à 00:00, mis à jour le 13/12/2012 à 10:46

Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres. En Bourse, un titre qu'un investisseur déçu vend par dépit peut devenir une aubaine pour un autre. La fin d'année est donc un moment propice pour magasiner parmi les perdants de l'année, dont le recul est parfois amplifié par les ventes pour des raisons fiscales. Une demi-douzaine de portefeuillistes dévoilent des titres qu'ils jugent un peu trop malmenés par ces ventes et susceptibles de s'améliorer au cours des prochaines années.

GENIVAR ET SNC : TOMBÉES DE LEUR PIÉDESTAL

SNC-Lavalin (Tor., SNC, 36,98$)

Variation -24,8 %

«La plupart des titres baissent pour de bonnes raisons. Il faut bien faire ses devoirs avant de miser sur ce genre d'aubaines», dit Christian Cyr, gestionnaire chez Fiera Capital.

La société de génie-conseil Genivar (Tor., GNV, 19,78 $) est punie en Bourse pour toutes sortes de soucis qui font abstraction du potentiel de sa nouvelle plateforme mondiale au cours des prochaines années, à son avis.

«Les investisseurs se soucient de la corruption au Québec et de la crise en Europe où Genivar vient d'acquérir WSP Group. Son cours actuel est un point d'entrée intéressant pour un investisseur qui se projette deux ou trois ans plus tard», dit M. Cyr.

Embourbée dans un scandale de fraude, l'action de SNC-Lavalin (Tor., SNC, 36,98 $) est une réelle aubaine si l'on croit que l'arrestation de deux hauts dirigeants concernant des transferts irréguliers de 136 M$ n'entachera pas la réputation de SNC ni sa capacité d'obtenir des contrats à long terme.

«Deux contrats fraîchement décrochés suggèrent que les clients ont encore confiance dans la qualité de ses ingénieurs», dit Nicolas Chevalier, de Pembroke Management.

L'action de SNC-Lavalin se négocie à un multiple d'à peine 3,3 fois les bénéfices prévus en 2013 pour ses seules activités d'ingénierie. La valeur de ses infrastructures est estimée à 26,52 $ par action. L'encaisse est de 3,64 $ par action.

L'éditeur de quotidiens, d'hebdomadaires et de produits d'information d'affaires de Vancouver, Glacier Media (Tor., GVC, 1,65 $) attire l'oeil du spécialiste des titres à faible capitalisation Sebastian Van Berkom, président de Van Berkom et Associés.

Son titre s'échange à un cours inférieur à la valeur que le gestionnaire attribue à ses flux de trésorerie, soit 2,90 $ par action.

«Sa valeur boursière de 146 M$ est inférieure à ses revenus de 257 M$. Pourtant, l'éditeur rationalise et réduit sa dette. La société reste aussi rentable, malgré le déclin des médias imprimés. Son dividende annuel de 3,7 % est solide», fait aussi valoir le gestionnaire de portefeuille de Montréal.

ATRIUM ET UNI-SÉLECT PEUVENT REBONDIR

Uni-Sélect (Tor., UNS, 22,48$)

Variation -13,1 %

Le fournisseur de suppléments nutritionnels Atrium Innovations (Tor., ATB, 11,40 $) remet de l'ordre dans ses affaires après une série d'acquisitions qui ont été moins rentables qu'il n'avait été prévu.

«La société n'a pas conclu d'achats importants depuis quatre ou cinq trimestres. Elle rembourse aussi ses dettes. Ses marges en Europe se stabilisent», signale Philippe Le Blanc, gestionnaire chez Cote 100.

M. Le Blanc aime le mode de fonctionnement d'Atrium, qui requiert peu de dépenses en capital.

La vente de suppléments aux professionnels de la nutrition et de la santé lui semble plus solide que la vente aux grands magasins, souvent peu loyaux. «Les nombreuses transactions de son industrie dans le monde montrent que les suppléments ont de la valeur», ajoute M. Le Blanc.

Le grossiste de pièces d'autos Uni-Sélect (Tor., UNS, 22,48 $) souffre plus que des concurrents du temps doux sur la côte est américaine, qui réduit les besoins en pièces de rechange des automobilistes, explique M. Le Blanc.

En attendant un retour à la normale des dépenses d'entretien, la société de Boucherville rembourse aussi sa dette et concentre ses efforts à rentabiliser ses acquisitions, ajoute le gestionnaire.

Le détaillant Reitmans (Tor., RET.A, 11,47 $) est un cas intéressant, estime Vincent Fournier, de Claret.

«Les problèmes temporaires de gestion des stocks et l'effet de la concurrence pèsent moins dans la balance que son cours attrayant et son bilan bourré de liquidités», dit le gestionnaire.

Le plus important détaillant de vêtements pour femmes du pays a des liquidités de 209 M$ ou 4 $ par action dans ses coffres pour résister à une diminution des dépenses de consommatrices plus frileuses et à l'arrivée de Target dans les principaux marchés du pays au cours des prochains mois.

RIM POUR LES AUDACIEUX

Research In Motion (Tor., RIM, 11,84 $)

Variation -29,3 %

Le chasseur d'aubaines Joe Jugovic, de QV Investors, a l'habitude de ramer à contre-courant. Il reconnaît toutefois que Research In Motion (Tor., RIM, 11,84 $), qu'il a commencé à accumuler à un cours inférieur à 8 $, est un choix audacieux.

«Notre thèse est simple : les investisseurs ont une aversion émotive au titre de RIM. Ce genre de titre vendu par dépit nous intéresse lorsque l'ensemble de ses actifs vaut plus que sa valeur en Bourse et que le bilan est sain», explique le président de QV, de Calgary.

L'action se négocie près de sa valeur comptable tangible, qui exclut la valeur de ses marques, et de la plus-value payée pour ses acquisitions. Ses liquidités de 2 milliards de dollars américains sont suffisantes pour lancer le BlackBerry 10 que certains de ses 80 millions d'utilisateurs dans le monde attendent avec impatience.

«La société se recentre sur l'essentiel, soit offrir un produit de qualité et réduire ses coûts. Une offre d'un acquéreur est toujours une possibilité. Le prétendant préfère peut-être attendre que RIM restaure son exploitation et sa marque avant de se pointer, quitte à payer plus cher», ajoute M. Jugovic.

47 analystes suivent le titre de Research In Motion (Tor., RIM)

7 recommandent d'acheter le titre

24 de le conserver

16 de le vendre

Le cours cible moyen 12 mois est de 9,74 $

dominique.beauchamp@tc.tc

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