Coupe des crédits d'impôt: un casse-tête budgétaire pour les entreprises


Édition du 05 Juillet 2014

Coupe des crédits d'impôt: un casse-tête budgétaire pour les entreprises


Édition du 05 Juillet 2014

Photo: Shutterstock

Le choix de réduire de 20 % les crédits d'impôt aux entreprises plonge beaucoup d'entrepreneurs dans le pétrin et l'incertitude. Les pertes d'emplois seront inévitables, disent plusieurs d'entre eux.

«Le changement fait en sorte que les projets en cours et ceux pour lesquels des soumissions ont déjà été remplies seront difficilement rentables», affirme le président de l'agence de solutions numériques Absolunet, Martin Thibault, qui aurait souhaité une période d'ajustement.

Avant le 3 juin, l'entreprise située à Boisbriand bénéficiait d'un crédit d'impôt de 30 % sur les salaires liés au développement des affaires électroniques, jusqu'à un maximum de 20 000 $ par emploi. Le crédit est maintenant de 24 %. Concrètement, un emploi de 60 000 $ par an coûtera 3 600 $ de plus à l'employeur.

M. Thibault s'inquiète de la difficulté de recruter des talents, maintenant qu'Ubisoft et Warner ont été mis à l'abri des coupes grâce à des ententes particulières. «On est en concurrence. Ça deviendra difficile de donner les mêmes salaires.»

L'industrie cinématographique, qui perdra jusqu'à 40 M$ d'aide sous forme de crédits d'impôt en 2015-2016, se mobilise afin de démontrer à la commission sur la fiscalité que chaque dollar de crédit génère des retombées d'au moins 1,25 $.

La décision du gouvernement Couillard fera baisser le nombre de productions et d'emplois, estime Pierre Even, d'ITEM 7, porte-parole d'un regroupement pour le maintien des crédits. Selon lui, Montréal et Québec perdront de leur attrait auprès des producteurs étrangers.

Les crédits d'impôt ont amené l'entreprise française Technicolor à ouvrir une division d'effets spéciaux à Montréal, en septembre 2013. L'entreprise devait créer 190 emplois ; elle en a plutôt créé 290 et projette une deuxième phase engendrant 220 emplois supplémentaires. «Avec la baisse des crédits d'impôt, ça change la donne», dit Jean Ducharme, vice-président de l'exploitation.

En R-D, c'est 150 M$ de crédits qui seront amputés l'an prochain. Au COREM, centre de recherche sur les minerais situé à Québec, la directrice Claire Lavallée anticipe un impact difficile à quantifier. «Si les entreprises ne font plus beaucoup de R-D, dans deux ou trois ans, elles se retrouveront derrière», souligne-t-elle.

Le directeur de l'Institut national d'optique (INO), Jean-Yves Roy, doit faire face à des compressions de 1,6 M$ en plus de devoir absorber les effets de la baisse des crédits d'impôt à la recherche. L'INO, qui a permis en 25 ans la création de 29 entreprises employant 1 000 personnes, effectue de la recherche pour des PME. Certaines, croit-il, n'auront pas les liquidités suffisantes pour mener tous leurs projets, et elles réduiront leurs activités.

«Pour ce qui est des cas très porteurs, on essayera, pour les soutenir, de prendre part au risque en acceptant des paiements sous forme de redevances, mais notre situation de plus en plus précaire limite nos possibilités», explique M. Roy.

Les acteurs des autres industries touchées n'apprécient guère le climat d'incertitude créé par le gouvernement et son approche de compressions uniformes, suivie de consultations dont l'issue est imprévisible.

En d'autres termes, tout le monde ignore sur quelle base planifier les projets à venir, car les compressions pourraient être pires l'an prochain, selon les secteurs, après la révision faite par la commission sur la fiscalité présidée par Luc Godbout.

36 00 $ - Concrètement, la décision gouvernementale de réduire de 20 % les crédits d'impôt aux entreprises (maintenant de 24 %) fait en sorte qu'un emploi de 60 000 $ par an coûtera 3 600 $ de plus à l'employeur.
Source : Absolunet

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