Combien vous faut-il pour votre retraite ?

Publié le 22/09/2012 à 00:00, mis à jour le 20/09/2012 à 14:10

Combien vous faut-il pour votre retraite ?

Publié le 22/09/2012 à 00:00, mis à jour le 20/09/2012 à 14:10

La retraite approche. Grand bien vous fasse ! Mais avec les rendements endémiques des placements sécuritaires et l'augmentation de l'espérance de vie, aurez-vous les moyens d'en profiter ? Et, surtout, comment vous en assurer ?

L'objectif traditionnel d'un revenu de remplacement à la retraite équivalant à 70% de son salaire annuel brut des trois dernières années est, à défaut d'être précis, acceptable. La majorité des planificateurs financiers s'accordent là-dessus.

Pour la plupart des épargnants, non seulement cet objectif est difficile à atteindre, mais il peut également sous-évaluer leurs besoins réels.

À tel point que certains financiers élèvent le nouveau seuil du taux de remplacement du revenu à la retraite à non pas 72% ni même 75%, mais à 80%...

« Selon les revenus et les aspirations de chacun, le taux de remplacement visé pour la retraite devrait être de l'ordre de 75% à 85% », dit Peter Drake, vice-président, retraite et études économiques de Fidelity Investments. D'autres, au contraire, estiment qu'un taux de 60% ferait tout aussi bien l'affaire.

La règle du 70% n'est donc pas universelle. « Tout est fonction de ses économies, du niveau de vie actuel d'une personne et de celui auquel elle aspire une fois retraitée », nuance Martin Dupras, actuaire et président de ConFor financiers.

Ainsi, selon les calculs effectués par De Champlain Groupe financier, une personne qui gagne annuellement 80000$ doit épargner 639000$ au cours de sa vie professionnelle si elle veut profiter durant sa retraite d'un revenu équivalent à 65% de son revenu brut. Ceux qui gagnent 125000$ et désirent avoir à la retraite l'équivalent de 80% de leur revenu brut doivent mettre de côté 1,55M$. (Voir notre tableau, ci-haut)

Règle générale, plus le revenu d'une personne est faible durant sa vie active, plus le taux de remplacement de son revenu à la retraite devra être élevé (+ de 70%).

À l'inverse, la Régie des rentes du Québec avance qu'une personne gagnant un revenu plus élevé que la moyenne, par exemple 80000$ par année, pourrait se contenter d'un taux de remplacement de son revenu de 60 ou 65% pour maintenir un niveau de vie identique à la retraite.

Encore une fois, tout est relatif. Et rien n'est certain. Voici pourquoi.

Dépenses vraiment en baisse ?

Bien sûr, lorsqu'ils cessent de travailler, les nouveaux retraités peuvent s'attendre à la disparition de bon nombre de dépenses, dont leur contribution au Régime des rentes du Québec de même que leurs cotisations à une assurance collective et à l'assurance-emploi.

D'autres dépenses pourront aussi diminuer passablement, comme les coûts attribuables au travail. Mais certaines dépenses sont là pour rester, et sans doute aussi pour augmenter. C'est le cas notamment du budget lié aux voyages et aux autres loisirs.

Disposant de plus de temps, bon nombre de retraités sous-estiment l'augmentation de ce poste de dépense. Le style de vie auquel les boomers aspirent généralement n'a rien à voir avec celui, empli d'abnégation, des générations précédentes, insiste Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille, associée de PWL Capital et auteure de Votre retraite crie au secours.

Les dépenses liées aux soins de santé, dont les besoins grimpent avec l'âge, sont un autre exemple, dit-elle. Selon l'économiste Pierre Fortin, de l'UQAM, les dépenses en matière de santé sont trois fois plus élevées de 65 à 74 ans et cinq fois plus élevées de 75 à 84 ans qu'elles ne le sont de 45 à 64 ans.

Les temps changent

Espérance de vie en hausse, soins de santé payants... voilà le genre de facteurs à prendre en considération dans le calcul de ses besoins financiers à la retraite.

Surtout lorsque cette plus grande espérance de vie augmente vos responsabilités. Il est de plus en plus fréquent, par exemple, que les retraités soutiennent financièrement leurs propres parents... en plus de leurs enfants.

Selon une étude de TD Waterhouse, 22% des retraités doivent encore soutenir financièrement leurs enfants, et 14% soutiennent également leurs parents ou les hébergent à la maison. Ainsi pris en sandwich, ils ne réussissent pas à diminuer leurs dépenses avec l'âge.

L'ancien objectif de 70% du revenu à la retraite excluait aussi d'emblée, par exemple, la possibilité de divorce tardif chez les jeunes retraités, ou encore le fait qu'au terme de leur vie active, ceux-ci aient toujours à supporter le paiement d'une hypothèque.

Or, avec le niveau d'endettement actuel des ménages, les paiements hypothécaires font souvent encore partie de la vie des retraités d'aujourd'hui, dit Mario Grégoire, conseiller en sécurité financière et président de Question de Finance. Une étude de la Banque CIBC indique que 33% des 55 à 64 ans et 12% des 65 ans et plus paient toujours une hypothèque.

Par ailleurs, seulement la moitié des Québécois profite d'un régime collectif de retraite. Et plus que le dixième d'entre eux jouit d'un régime de retraite à prestations déterminées, comme les employés de l'État. Bref, une proportion plus élevée de Québécois doit économiser grâce à une participation à un régime de pension à cotisations déterminées et à leurs épargnes personnelles. Comme les rendements des placements sûrs sont à des creux historiques, le mieux est de viser un taux de remplacement de revenu le plus élevé possible.

Les temps changent, les objectifs de revenu à la retraite le devraient aussi.

47 %

Près d'un Québécois sur deux dans la cinquantaine prévoit continuer de travailler à la retraite, après l'âge de 60 ans, souvent pour combler des épargnes insuffisantes.

Source : sondage réalisé par la Banque CIBC en juillet 2012

MARTIN.JOLICOEUR@TC.TC

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