Cinq questions au maire Aníbal Gaviria

Publié le 18/05/2013 à 00:00

Cinq questions au maire Aníbal Gaviria

Publié le 18/05/2013 à 00:00

Par Diane Bérard

En 2012, Aníbal Gaviria est élu maire de Medellín pour un mandat non renouvelable de quatre ans. Cet homme de 47 ans a d'abord fait carrière dans le secteur privé (banques et médias). Il a fait le saut en politique en 2003, à la suite de l'assassinat par les Forces armées révolutionnaires de Colombie, de son frère Guillermo, alors ministre des Travaux publics et des Mines. Avant d'occuper le poste de maire, M. Gaviria a été gouverneur du département d'Antioquia, là où se trouve Medellín.

Diane Bérard - En quoi Medellín est-elle innovante ?

Aníbal Gaviria - De deux manières : dans l'usage que nous faisons d'idées venues d'ailleurs et dans notre façon de nous les approprier. Nous avons développé une culture et une participation citoyenne très fortes parce que l'innovation se trouve dans les gens et non dans les institutions.

D.B. - Le secteur privé s'implique beaucoup. Comment éviter trop de proximité ?

A.G. - Cela pose un défi. C'est un équilibre fragile. Parfois, les intérêts du privé sont alignés sur ceux de la ville, parfois ils sont opposés. Mais je suis l'élu de tous, le secteur privé ne représente qu'une partie de mes citoyens. Mon rôle consiste à faire preuve de transparence pour conserver la confiance.

D.B. - La renaissance de Medellín semble trop belle pour être vraie...

A.G. - Il ne faut pas considérer uniquement les 10 dernières années. Medellín est une ville innovante depuis 50 ans. C'est le coeur entrepreneurial de la Colombie. Ici sont nées toutes les grandes entreprises du pays : Grupo Sura, Grupo Nutrasa. Grupo Argos...

D.B. - Quels sont les futurs projets innovants de Medellín ?

A.G. - Nous en avons trois. D'abord, une ceinture verte autour de la ville. Medellín grossira, mais elle ne s'étendra plus. Nous allons revoir l'utilisation de l'espace disponible plutôt que d'en développer de nouveaux. Ensuite, nous lançons sept UVA. Les UVA sont des plans de développement urbain à petite échelle. Nous prévoyons par exemple rendre aux citoyens l'espace inutilisé autour d'une cinquantaine de réservoirs à eau. Finalement, nous allons réhabiliter la rivière Medellín et la rendre aux habitants de la ville. Ce projet d'une quinzaine d'années inclut le déplacement de certaines voies qui divisent la ville et la création d'un parc linéaire. Il se nomme Parque del Rio.

D.B. - Qu'y a-t-il d'universel dans votre histoire ?

A.G. - Tout ! Le choc et le défi de la cohabitation public-privé sont les mêmes partout. Et l'innovation n'est pas l'apanage de la société la plus avancée ni la plus riche. On peut innover en Afrique autant qu'au Canada.

«Medellín grossira, mais elle ne s'étendra plus. Nous allons revoir l'utilisation de l'espace disponible plutôt que d'en développer de nouveaux.» - Aníbal Gaviria, maire de Medellín

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