Son plus grand coup d'audace, Christiane Germain l'a eu à la fin des années 1980. Elle décide, avec ses frères, de construire à Québec un hôtel de luxe d'un nouveau genre, où les salles de bains seraient équipées de grandes douches vitrées. " Lorsque nos partenaires financiers ont découvert qu'il n'y avait pas de baignoire dans les chambres, ils ont retiré leur offre ", raconte la présidente.
Vingt ans plus tard, son groupe compte six hôtels. Avec le recul, Christiane Germain estime que l'idée du premier hôtel Germain, lancé sans un sou en poche, était complètement folle : " Si j'avais été pleinement consciente des risques à l'époque, je ne l'aurais peut-être pas fait de cette façon. Aujourd'hui, nos décisions sont beaucoup plus réfléchies. Je ne suis plus prête à tout miser dans un projet. "
Malgré tout, Mme Germain sait qu'elle a eu raison de persévérer. Au nombre des ingrédients du succès, elle place l'intuition en tête de liste.
Son secret : un savant équilibre entre l'émotion et le rationnel. Chaque décision repose sur deux piliers : le travail et une sérieuse analyse du marché.
Une main de fer dans un gant de velours
Discrète et réservée, elle cache un tempérament fonceur. " Je n'ai jamais eu peur ! " lance-t-elle. Cette blonde élégante qui a secoué le secteur de l'hôtellerie au Québec avec son concept avant-gardiste d'hôtels-boutiques s'apprête à inaugurer son nouveau-né : un hôtel qui ouvrira ses portes en octobre au Centre Air Canada, à Toronto, un projet réalisé en collaboration avec les Maple Leafs. " Cela n'a pas été très compliqué. Leur organisation était à la recherche d'un gestionnaire canadien pour des hôtels comme les nôtres. On nous a présentés. Cela s'est passé très vite ", dit-elle.
Un nouveau défi qui tombait à point pour la femme d'affaires. " Après toutes ces années, j'ai le goût de réaliser des choses. Je suis toujours ouverte à vivre de nouvelles aventures ", confie-t-elle. Dans un proche avenir, les Germain veulent être présents partout au Canada. Prochain objectif : un hôtel-boutique à Vancouver et des hôtels ALT dans les aéroports et banlieues de grandes villes canadiennes. " On cherche toujours, il s'agit de trouver la bonne occasion. "
