Brasseurs : une industrie vraiment sous pression

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:16

Brasseurs : une industrie vraiment sous pression

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:16

Les trois grands brasseurs du Québec publient pour la première fois un rapport d'industrie, histoire de montrer leur importance dans l'économie d'ici, mais aussi leur fragilité face à un monopole d'État qui investit des sommes considérables en marketing pour vendre du vin, surtout importé.

«On regarde les pressions auxquelles nous faisons face et on se dit qu'il est temps de mieux communiquer notre impact et notre potentiel», précise Philippe Batani, pdg de l'Association des brasseurs du Québec, regroupant la Brasserie Labatt, Molson Coors et Sleeman Unibroue.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le volume de vente de bière s'est accru de 9,3 % en 10 ans, tandis que le vin a explosé de 54 % et les spiritueux, de 31 %.

«Les stratégies de marketing de la SAQ ont beaucoup évolué, avec un accent très fort sur le marketing du vin. Comment faire valoir la valeur de la bière ? Les accords mets-bières, c'est un mandat qui nous interpelle, ça nous force à devoir agir», remarque M. Batani, ajoutant que des discussions sont en cours au sein de l'Association pour une éventuelle campagne conjointe des brasseurs, qui occupent 94 % du marché de la bière au Québec. «Ce serait un beau plan, mais il n'est pas mûr», précise-t-il.

Le défi a un prix, car les brasseurs sont aussi des concurrents qui devraient investir pour eux-mêmes, en plus d'investir pour le groupe.

Or, les marges bénéficiaires sont à la baisse. Les prix de la bière sont stables depuis quelques années ; il s'agit d'un produit d'appel pour les épiciers. Mais entre 2002 et 2012, le prix des matières brutes de production a augmenté de plus de 40 %. Les coûts de distribution, à cause de la hausse du prix de l'essence, ont aussi grimpé en flèche.

«Les brasseurs font face à une équation difficile à résoudre. Il y a une réflexion à engager avec les partenaires, dont le gouvernement, si on veut continuer à développer cette industrie», affirme M. Batani.

2 600 emplois à la clé

L'industrie fait ses devoirs en productivité ; elle a investi 300 millions de dollars pour moderniser ses équipements depuis cinq ans. Les usines du Québec sont en concurrence avec les autres usines canadiennes, elles doivent rester performantes pour garder des emplois au Québec. Les trois grands brasseurs embauchent 2 600 Québécois avec un salaire moyen de 75 400 $ ; plus de deux fois le revenu moyen provincial. Aussi, 1 900 fournisseurs dans l'agroalimentaire, le transport, les équipements et les services sont liés aux brasseurs, sans compter les événements sportifs et culturels qui bénéficient de leurs contributions.

«L'industrie brassicole est la plus grande industrie de production d'alcool du Québec, celle qui génère le plus d'emplois et de revenus fiscaux. Elle cherche à innover et elle a besoin d'un cadre réglementaire qui réponde à ses besoins», plaide M. Batani, qui espère une révision en profondeur de la Loi sur les permis d'alcool. Qu'il soit impossible de consommer une bière sans manger dans un restaurant ou de consommer une bière à une terrasse si on est avec son enfant de deux ans en poussette lui paraît inconcevable en 2013. À mots couverts, les brasseurs semblent espérer également une concurrence moins féroce de la SAQ.

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