Bénévoles d'affaires multiplie les bonnes causes

Publié le 11/02/2012 à 00:00

Bénévoles d'affaires multiplie les bonnes causes

Publié le 11/02/2012 à 00:00

Bénévoles d'affaires fête son cinquième anniversaire. Cet organisme, qui agit un peu comme une agence de rencontres, favorise les jumelages de professionnels et d'organismes.

D'un côté, il y a des gens d'affaires et des professionnels désireux de partager, mais qui ne savent pas toujours avec qui ni comment. De l'autre, des organismes sans but lucratif qui se dévouent pour un idéal, mais qui manquent de ressources humaines pour réaliser leurs ambitions. Et entre les deux, pour faire le pont, il y a Bénévoles d'affaires.

Ugo Dionne, président et copropriétaire de la firme de formation Synesis-Versalys, et Marie-Pierre Dufort, présidente de la firme-conseil en ergonomie et en santé au travail Synetik, ont eu l'idée de cet organisme alors qu'ils se côtoyaient à la Jeune chambre de commerce de Montréal. «Nous n'avons pas réinventé la roue : les gens d'affaires s'engagent en faveur de bonnes causes depuis toujours, reconnaît Ugo Dionne. Mais nous avons voulu faire plus et mieux.»

De larges besoins

C'est que les besoins des organismes vont au-delà des campagnes de financement. Il leur faut aussi de l'aide en marketing, en informatique, en gestion, etc. Ainsi, la moitié des mandats offerts par l'entremise de Bénévoles d'affaires consiste à accompagner un organisme pour un projet précis, par exemple revoir la stratégie de communication. L'autre moitié concerne des postes au sein de conseils d'administration ou de comités stratégiques.

«Ce que nous proposons, c'est du bénévolat de compétences, dit Marie-Pierre Dufort. Les bénévoles partagent leur expertise professionnelle pour aider un organisme à se développer.»

Depuis sa création, en 2005, l'organisme a suscité plus d'un millier de jumelages et recruté près de 2 300 bénévoles

L'inscription, gratuite pour les individus, se fait sur le Web. Il faut ensuite se prêter à une courte entrevue téléphonique pour confirmer ses centres d'intérêt et ses qualifications. La raison ? L'organisme offre à ses bénévoles des mandats qui correspondent à leurs attentes. Ceux-ci sont donc assurés de donner de leur temps à un organisme dont la mission les interpelle, ce qui n'est pas toujours le cas quand on est entraîné dans le soutien d'une cause par un ami ou une relation d'affaires.

En faire plus

Bénévoles d'affaires a lancé, il y a un an, un programme payant d'accompagnement personnalisé pour les entreprises qui souhaitent encourager leurs cadres et leurs professionnels à faire du bénévolat de compétences. En plus du service de jumelage, les entreprises participantes ont la priorité quant aux mandats offerts et bénéficient d'un rapport bisannuel. «Le bénévolat, c'est de la formation gratuite, insiste Ugo Dionne. Les employés développent des compétences, comme le leadership et la créativité. Ils ont aussi l'occasion d'élargir leur réseau de contacts.»

Étendre ses activités partout au Québec

Bénévoles d'affaires est un organisme indépendant, mais il peut compter sur le soutien financier et matériel de Centraide, de la Fondation J. Armand Bombardier et de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour assurer son fonctionnement.

Le programme destiné aux entreprises pourrait l'aider à augmenter son financement et à réaliser ainsi plus de maillages. L'organisme couvre uniquement la région de Montréal, mais il rêve d'étendre ses activités à l'ensemble du Québec.

METTRE LE PIED SUR L'ACCÉLÉRATEUR

Mathieu Bourdeau étudiait à l'université en comptabilité quand il a frappé à la porte de Bénévoles d'affaires pour offrir ses services. «Je voulais faire partie d'un conseil d'administration pour acquérir des connaissances plus pratiques et voir de près comment se prennent les décisions.»

La cause d'Urbaniterre l'a tout de suite interpellé. Cet organisme voué au développement de projets écologiques et communautaires correspond aux valeurs du jeune homme de 23 ans. Mais surtout, l'organisme montréalais qui a été le maître d'oeuvre du programme éco-quartier dans les quartiers Jeanne-Mance et Mile-End est à la croisée des chemins. La perte d'une subvention majeure l'oblige maintenant à trouver d'autres voies pour assurer sa survie. «J'ai été motivé par le fait qu'il fallait l'aider à relever ce défi», dit M. Bourdeau, vérificateur adjoint chez Samson Bélair Deloitte Touche.

C'était la première fois qu'Urbaniterre faisait appel à Bénévoles d'affaires, une démarche qui lui a permis de pourvoir d'un seul coup quatre postes au sein de son conseil d'administration. «Nous avons ainsi eu accès à des personnes ayant des compétences en gestion, ce qui n'est pas évident pour un petit organisme comme le nôtre», précise la directrice générale, Valérie Koporek.

Trésorier depuis le printemps dernier, M. Bourdeau a beaucoup appris. «Je lis des procès-verbaux et des états financiers. Avec le conseil d'administration, je participe à l'action, à la prise de décisions.» De plus, il côtoie des professionnels de divers horizons, ce qui lui permet de construire un réseau de contacts.

FAIRE UNE DIFFÉRENCE

Il y a trois ans, Caroline Painchaud, conseillère stratégique et membre du comité de direction de Valeurs mobilières Desjardins, a eu envie de redonner un peu de ce qu'elle avait reçu. «J'ai été privilégiée. J'ai une carrière intéressante, un bon salaire. J'étais arrivée à un point où je voulais faire davantage que signer un chèque.»

Bénévoles d'affaires lui a proposé de s'engager auprès de la Fondation Y des femmes de Montréal. Une cause qui l'a tout de suite enthousiasmée. «On n'a pas tous les mêmes chances dans la vie. Le Y aide les femmes en difficulté à s'en sortir.»

Le prix Femmes de mérite, qui honore des femmes au parcours remarquable, est une importante source de financement pour l'organisme. Caroline Painchaud fait partie du comité qui évalue les dossiers des candidates et soumet des recommandations au jury. Cela représente des centaines de pages à éplucher et quelques discussions animées avec les autres membres. Il faut défendre ses choix, trouver des arguments, tenter d'influencer les autres, négocier... Des habiletés que la professionnelle de 44 ans avait déjà, mais qu'elle développe davantage.

Les membres de ce comité ont un bon sens critique et une grande capacité d'analyse, selon Brigitte Germain, directrice générale de la Fondation Y des femmes. «Ils ont un vaste réseau de contacts, ajoute-t-elle. Pour un organisme comme le nôtre, c'est essentiel.»

Quant à Caroline Painchaud, elle affirme recevoir autant qu'elle donne. «Je découvre des femmes inspirantes dans des domaines que je connaissais moins.»

LES BÉNÉVOLES EN CHIFFRES

47 % sont des femmes et 53 % sont des hommes

70 % sont actifs sur le marché du travail

24 % sont étudiants ou à la recherche d'un emploi

6 % sont retraités

OÙ oeUVRENT-ILS ?

21 % dans la finance

20 % dans la gestion ou l'administration

13 % dans la communication ou le marketing

12 % dans le droit

11 % dans les ressources humaines

3 % dans l'informatique

20 % dans d'autres domaines

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