Astral et Corus bien placées pour rebondir

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Astral et Corus bien placées pour rebondir

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Astral Media et Corus Entertainment sont en bien meilleure position que les autres médias canadiens pour braver la récession et rebondir quand la reprise surviendra.

Grâce aux abonnements à leurs chaînes de télévision spécialisées, leurs revenus augmentent, elles restent rentables et dégagent des flux de trésorerie excédentaires qui leur permettent de verser de bons dividendes.

Environ 45 % des revenus d'Astral et 43 % de ceux de Corus proviennent des redevances sur l'abonnement au câble et à la télé par satellite. Elles sont donc moins dépendantes des ventes de publicité que leurs semblables.

Elles possèdent aussi les bons médias, disent les analystes. Leurs chaînes de télévision spécialisées et leurs stations de radio souffrent moins que les journaux et les chaînes générales de la diminution des budgets publicitaires, car le maintien de leur auditoire et leurs tarifs modestes plaisent aux annonceurs.

Les deux entreprises misent sur le lancement de la chaîne HBO Canada pour raviver la croissance des abonnements à la télévision payante en 2009.

Astral Media tire le quart de ses revenus des abonnements à la télévision payante.

Le retour du cocooning

"En période de ralentissement économique, les consommateurs réduisent leurs dépenses en se divertissant davantage à la maison. Astral et Corus devraient bénéficier de cette vague de cocooning", dit Eric Bernofsky, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Les deux entreprises sont plus endettées parce qu'elles ont réalisé d'importantes acquisitions au cours des dernières années. Toutefois, elles n'ont pas besoin de refinancer leurs emprunts.

Astral et Corus n'entendent pas hausser leur dividende ou racheter activement des actions au cours des prochains trimestres. Elles préfèrent conserver toute leur marge de manoeuvre pour saisir d'éventuelles occasions d'achat.

Des occasions à saisir

Leurs titres sont attrayants puisque la baisse de leurs cours a devancé de plusieurs trimestres la récession au Canada. En effet, leurs cours boursiers ont réagi rapidement à la détérioration des ventes au détail américaines, souligne Marie-Ève Savard, analyste chez Investissements Standard Life.

L'indice des médias du S&P/TSX a perdu la moitié de sa valeur en 16 mois, entre son sommet de juillet 2007 et son plancher de novembre 2008. Le secteur des médias a baissé en moyenne de 33 % en 2008, la pire chute depuis 1957.

"Nous avons passé l'année 2008 à estimer jusqu'où les titres de médias pouvaient baisser. Maintenant, nous cherchons à établir quels seront les signes avant-coureurs de leur rebond", dit Drew McReynolds, analyste chez RBC Marchés des Capitaux.

M. McReynolds surveille les ventes au détail américaines, car elles trahissent l'humeur des consommateurs, laquelle dicte le marché publicitaire. Deux indicateurs devraient devancer de six mois les ventes au détail aux États-Unis : l'indice de confiance des constructeurs de maisons et les mises en chantier.

M. McReynolds juge qu'Astral et Corus sont de bons titres à saisir pour miser sur la reprise en 2010, bien qu'il soit possible qu'une récession plus profonde que prévu oblige les analystes à abaisser davantage leurs prévisions de bénéfices, dit-il.

Pour l'instant, les analystes prévoient qu'en 2009, Astral Media augmentera son bénéfice par action de 10 % et Corus, de 3 %.

Optimiste, Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, avance même que les deux prochains mois constituent une période optimale pour acheter ces deux titres, juste avant la publication en avril des résultats du deuxième trimestre, habituellement le plus faible de l'exercice.

Prudence à court terme

Leur potentiel de gain est élevé si ces titres retrouvent leur évaluation de 2007, mais des analystes restent prudents à court terme, car la récession commence à peine à nuire au marché publicitaire.

Eric Bernofsky, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, vient de faire passer de 40 à 28 $ son cours cible d'un an sur Astral, car son bénéfice d'exploitation ne croîtra que de 7 % en 2009.

D'ailleurs, Corus vient de réduire de 5 % ses objectifs de bénéfice d'exploitation pour 2009, alors qu'Astral Media indique qu'il est difficile de prévoir la tendance des ventes publicitaires au cours des prochains trimestres.

Pour sa part, Tim Casey, analyste chez BMO Marchés des capitaux, évoque la possibilité qu'en 2009 Astral dévalue du tiers - soit de 350 millions de dollars - la valeur à son bilan de Standard Broadcasting, qu'elle a acquise en 2007.

Prudent, M. Casey juge que le titre d'Astral est déjà bien évalué puisqu'il prévoit que le bénéfice net stagnera en 2009 et n'augmentera que de 6,5 % en 2010.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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