Apprendre du chantier du boulevard Saint-Laurent

Publié le 11/07/2009 à 00:00

Apprendre du chantier du boulevard Saint-Laurent

Publié le 11/07/2009 à 00:00

Le magasin de meubles portugais s'est transformé en Maison Dollar, quelques friperies y ont laissé leur chemise et plusieurs cafés affichent " à louer " : tous les commerces de la Main n'ont pas survécu aux deux années qu'a duré la réfection totale du boulevard, entre la rue Sherbrooke et l'avenue du Mont-Royal, de ses canalisations à ses trottoirs en passant par ses conduites de gaz et son éclairage.

" La rue était malade, l'opération était nécessaire, mais ça a été dur et on est encore en convalescence ", dit Bruno Ricciardi-Rigault, propriétaire depuis 10 ans du café Laïka, angle Duluth et Saint-Laurent.

" Je suis encore vivant, je suis un de ceux qui s'en sont le mieux sortis ", ajoute-t-il, grâce à une clientèle fidèle, composée de gens du quartier, d'artistes et de travailleurs du coin. " Mais au lieu d'enregistrer une croissance d'environ 10 % par année, j'ai reculé de 20 % durant les travaux et perdu quelque 100 000 $. "

Plusieurs commerces, déjà fragilisés, n'ont tout simplement pas survécu. Quand les travaux se sont terminés, la récession en a achevé d'autres.

D'autres artères ont profité des travaux

" Ça a pris plus de deux ans. C'est trop long ", dit André Beauséjour, directeur général de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent, qui regroupe 300 commerçants et autant de bureaux dans les étages supérieurs entre la rue Sherbrooke et l'avenue du Mont-Royal.

La nature a horreur du vide, et d'autres artères, souligne M. Ricciardi-Rigault, l'ont comblé : les rues Saint-Viateur, Laurier Est ou McGill, dans le Vieux-Montréal, se sont mises à offrir ce qui faisait la spécificité de la Main : des restos branchés attirant artistes, bohêmes intellos et professionnels.

Les commerçants se sont sentis seuls au monde dans cette aventure, indique le proprio du Laïka. Les banques ont été impitoyables et la Ville a semblé, au mieux, indifférente à leurs doléances et, au pire, hostile.

C'est ce genre de situation que Montréal veut éviter à l'avenir.

Vingt-huit artères de la métropole bénéficieront de sommes substantielles pour se refaire une beauté au cours des prochaines années. Même si toutes n'auront pas à être éventrées, comme l'a été le boulevard Saint-Laurent, Montréal a d'ores et déjà mis en place un Bureau pour les artères commerciales et nommé un responsable pour faire le lien entre la collectivité et la Ville.

Consultation essentielle

Un dialogue désormais essentiel, concède le maire de l'arrondissement Anjou, Luis Miranda, membre du comité exécutif et responsable du développement économique et des services aux citoyens à Montréal.

" Avant, on était moins à l'écoute. On sait aujourd'hui qu'il faut consulter le milieu, savoir ce que les gens veulent ou ne veulent pas. On le fait présentement avec la communauté de la rue Chabanel, en pleine réfection. "

Parmi les leçons à tirer des travaux du boulevard Saint-Laurent, M. Miranda s'interroge sur le nombre d'entrepreneurs. " Au lieu de trois ou quatre, aurait-il mieux valu n'en avoir qu'un seul ? Peut-être. "

Et fermer complètement la rue pendant six mois et accélérer la cadence des travaux au lieu de la bloquer à moitié pendant deux ans aurait-il été préférable ? se demande de son côté Bruno Ricciardi-Rigault. En attendant, il a pu installer une terrasse à son café, une nouveauté. L'avenir de la Main ? Il n'est pas inquiet. " Le boulevard Saint-Laurent a toujours bougé. C'est une rue-caméléon, éclatée, multiculturelle, moderne. "

" Les nouvelles idées, c'est ici, poursuit M. Ricciardi-Rigault. Mais il faut continuer de se démarquer. On ne peut pas rester les bras croisés. Car ce n'est pas comme ça qu'on se relèvera. " M.T.

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