Allez, Muguette, fonce ! (et crée ton entreprise)

Publié le 23/04/2011 à 00:00

Allez, Muguette, fonce ! (et crée ton entreprise)

Publié le 23/04/2011 à 00:00

Elle est venue mettre un peu de piquant dans une campagne électorale qui en avait bien besoin, devenant du même coup une vedette instantanée ainsi qu'un symbole. En plus, son ton direct nous l'a rendue immédiatement familière.

Muguette Paillé, 53 ans, en a ras-le-bol des emplois précaires et du chômage. Elle vit à Sainte-Angèle-de-Prémont, au nord de Louiseville, en Mauricie. Le jeudi 14 avril, lors du débat télévisé francophone entre les chefs des principaux partis politiques fédéraux, on lui a donné l'occasion d'exprimer son désarroi, qui est en même temps celui de milliers de Canadiens. Sa question : " Qu'est-ce que vous pouvez faire pour moi ? " (et pour les gens dans mon cas, aurait-elle pu ajouter).

Certains chefs ont bien tenté de récupérer l'appel à leur avantage, mais dans les faits, personne ne peut accomplir de miracles. Quels qu'ils soient, les gouvernements n'ont pas de baguettes magiques. Les finances publiques sont en piètre état. On peut toujours sortir du chapeau une série de projets temporaires, mais c'est précisément ce dont les gens ne veulent plus. Et la situation en région est encore plus problématique.

Le fait d'avoir été vue et entendue par des millions de personnes va certainement lui donner une chance. Il semble que son téléphone se soit mis à sonner dès le lendemain du débat. Mais le problème demeure entier, et elle l'a fort bien exprimé en s'exclamant au micro de l'animateur radiophonique Paul Arcand : " Il faut absolument que je crée mon job. C'est un projet de société. "

Bien d'accord ! Lorsqu'on est tanné d'attendre, c'est le moment de foncer. Encore faut-il bien viser et être bien appuyé. Le vieux proverbe n'a jamais été aussi vrai : aide-toi et le ciel t'aidera. Le ciel, dans ce cas précis, pourrait bien être les partis politiques, s'ils avaient pour deux sous d'inspiration et de jugement. Au lieu de promettre des mesures transitoires à gauche et à droite, pourquoi ne pas imaginer un canevas visant à aider les apprentis entrepreneurs ?

Ce n'est pas qu'une question de financement : il y a beaucoup de fils à attacher quand on veut se lancer en affaires, même aux commandes d'une toute petite entreprise, et le meilleur des projets peut malheureusement dérailler faute d'appuis.

Mais si on favorisait l'autonomie des gens en les rendant maîtres de leur destin ? En Mauricie, par exemple, la population est l'une des plus âgées du Québec et elle aurait besoin de soutien à domicile pour éviter de prendre le chemin des hôpitaux. On peut imaginer Muguette Paillé, ou d'autres, mettant sur pied un réseau d'aide au maintien à domicile. En autant qu'on leur donne un coup de main...

Des initiatives du genre, il peut y en avoir cent et mille. Il suffit d'avoir le goût de défier le sort. C'est ainsi que naissent effectivement les projets de société.

Mais où sont les cédants d'antan ?

Surprenante constatation au cours d'Opération Relève qui nous conduit à sillonner le Québec : les gens intéressés à reprendre les rênes d'une entreprise affluent aux ateliers que nous présentons, mais les cédants, ceux qui sont à la veille de quitter, sont en revanche plus discrets, pratiquement deux fois moins nombreux que les prétendants. Comme s'ils étaient gênés de signaler leurs intentions.

Premier directeur principal chez Raymond Chabot Grant Thornton, François Théberge se désole de cette situation. Ce formateur accrédité par Emploi-Québec en matière de transfert d'entreprise constate que bien des entrepreneurs veulent repousser l'échéance jusqu'au dernier moment.

" En plus, dit-il, s'afficher ouvertement peut donner une impression d'instabilité, d'incertitude au sein de la famille ou de l'entreprise. Et même s'ils songent à quitter, certains dirigeants garderont leur intention secrète. Mais tant de choses peuvent arriver, accident, maladie, malchance, qui peuvent mettre l'entreprise en péril si on n'est pas préparé... "

Aussi lance-t-il un appel, lui qui anime des ateliers dans le cadre d'Opération Relève : " Nous en sommes à peine à la moitié de la tournée, il reste beaucoup de villes à parcourir et bien des occasions de s'informer et d'entamer la réflexion. Au contraire d'inquiéter l'entourage, le fait de montrer qu'on planifie la suite peut rassurer ses proches et même bonifier la valeur de l'entreprise. " Allez, on vous attend !

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rene.vezina@transcontinental.ca

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