AbitibiBowater préfère l'Ontario au Québec

Publié le 03/09/2011 à 00:00

AbitibiBowater préfère l'Ontario au Québec

Publié le 03/09/2011 à 00:00

À une semaine d'intervalle, AbitibiBowater vient d'annoncer deux investissements dans une scierie et une papeterie ontariennes. Depuis le début de l'année, l'entreprise s'est engagée à y injecter 100 millions de dollars dans ses usines. Pendant ce temps, la papetière boude le Québec, où "certaines mesures empêchent AbitibiBowater de bien traverser la crise", dit Pierre Choquette, directeur des communications de l'entreprise.

AbitibiBowater souligne ses relations harmonieuses avec Queen's Park. "Nous pouvons compter sur des rapports constructifs avec la province de l'Ontario, et nous continuerons de travailler ensemble pour créer des conditions favorables en vue des dépenses en capital", mentionne le pdg de l'entreprise, Richard Garneau, dans un communiqué du 29 août, qui annonçait le redémarrage de la scierie d'Ignace, dans l'ouest de la province.

De ce côté-ci de l'Outaouais, la réforme forestière agace l'entreprise. Québec se réserve désormais le droit de redistribuer les allocations de bois d'une scierie à d'autres utilisateurs après une fermeture de plus de six mois. "Dans les conditions actuelles, où il n'y a pas de marché disponible, ça nous met dans une situation assez difficile, dit Pierre Choquette. Nous poursuivons des discussions avec le gouvernement pour trouver une solution."

Cette situation s'ajoute à un prix de la fibre "20 à 25 % plus élevé" au Québec qu'en Ontario, selon les chiffres de l'entreprise pour ses propres usines. Dans l'ensemble de l'industrie, les copeaux étaient 8,6 % plus chers ici, au deuxième trimestre de 2011, selon la North Amercian Wood Fiber Review. "Ça avantage les usines ontariennes", convient Kevin Mason, analyste chez Equity Research Associates.

Pour lui, la règle des six mois désavantage aussi le Québec. "En fin de compte, ça peut pousser une entreprise à fermer une usine pour de bon", dit-il.

En manque d'innovation

Professeur au Département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval, Luc Bouthillier n'est pas de cet avis. "AbitibiBowater voudrait baisser sa production, mais conserver tout de même ses droits sur la fibre ? Ça ne fonctionne pas !"

Avec la réforme forestière, le gouvernement tâche de faire de la place à de nouveaux acteurs, plus innovateurs, dit-il. "On ne peut pas s'opposer à ça parce que ça dérange AbitibiBowater !"

D'après Luc Bouthillier, l'entreprise travaille elle-même à sa perte. Domtar s'est mise à produire de la nanocellulose à Windsor, et Industrie forestière Fortress a converti une usine à la production de rayonne à Thurso. Pendant ce temps, AbitibiBowater continue de fabriquer du papier journal, un produit en déclin constant depuis des années. "Je ne comprends pas leur obsession pour ce marché."

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