Élections Québec 2012: d'où vient la dette du Québec ?

Publié le 14/08/2012 à 16:51

Élections Québec 2012: d'où vient la dette du Québec ?

Publié le 14/08/2012 à 16:51

« L’insupportable poids de la dette ». C’est le titre que le candidat de la Coalition avenir Québec dans le comté de La Prairie, Stéphane Le Bouyonnec, a choisi pour son premier blogue sur le site Les Affaires. Comme c’est trop souvent le cas quand il est question de ce sujet, M. Le Bouyonnec oublie de mentionner que plus du tiers de la dette brute du Québec qui devait atteindre 183,8 milliards $, le 31 mars dernier, est ce qu’on peut appeler une « bonne dette ». C’est en vertu de celle-ci que le Québec s’est doté de ses équipements collectifs (écoles, hôpitaux, etc.) qui représentent aujourd’hui des actifs.

La « mauvaise dette », celle qui représente les déficits cumulés du gouvernement québécois est, elle, est de 117,7 milliards, ce qui représente 35,2 % du Produit intérieur brut et nous situe bien loin de la réalité de la Grèce. Est-ce à dire qu’il ne faut pas s’en occuper ? Sûrement pas, mais il faut le faire de manière intelligente, sans utiliser la dette comme argument pour démanteler les services publics et les programmes sociaux.

Pour pouvoir s’attaquer efficacement à la dette, encore faut-il en comprendre l’origine. Pour plusieurs, la réponse est toute trouvée : « Nous avons trop dépensé », « Nous avons vécu au-dessus de nos moyens ». Il ne s’agit surtout pas de dire que les dépenses faites par les gouvernements qui se sont succédé à Québec étaient toutes justifiées. On peut penser aux coûts engendrés par la corruption et la collusion dans l’octroi des contrats publics ou encore aux généreuses subventions accordées à des entreprises qui ne se sont pas gênées pour plus tard fermer leurs portes.

On aurait toutefois tort de penser que les déficits gouvernementaux et la dette qui s’en suit sont uniquement dus aux dépenses des gouvernements. Ceux-ci ont aussi d’autres origines. Je me contenterai d’en nommer deux :

Les taux d’intérêt élevés : Dans sa contribution au livre Sortir de l’économie du désastre publié récemment, l’économiste Louis Gill démontre que, de 1971 à 1997, la « mauvaise dette » du Québec a augmenté de 34 milliards $, alors que les revenus de l’État ont pourtant dépassé les dépenses d’opération de 37 milliards $. Ce ne sont pas les dépenses supposément exagérées des gouvernements qui ont causé l’aggravation de la dette, mais son service même qui a atteint 71 milliards $, en raison de la politique de taux d’intérêt élevé pratiqué par la Banque du Canada.

Les réductions d’impôts : Depuis le début des années 2000, les gouvernements péquiste, puis libéral, ont, à plusieurs reprises, baissé l’impôt des particuliers et des sociétés. Cette politique qui a davantage profité aux contribuables à haut revenu et aux entreprises très lucratives a un effet récurrent de 5 à 10 milliards $ par année sur les finances publiques. Voici maintenant que la CAQ, qui prétend vouloir diminuer la dette, promet de nouvelles réductions d’impôt des particuliers qui, à terme, auraient un impact additionnel de 1,8 milliard $… L’expérience est pourtant là pour prouver que la classe moyenne, à qui on fait continuellement miroiter une diminution de ses impôts, en paie le prix par un affaiblissement des services publics, mais aussi par un accroissement de la tarification et de la taxation. Or, contrairement à l’impôt sur le revenu, celles-ci sont régressives, puisqu’en proportion de leurs revenus, elles affectent plus durement les contribuables qui gagnent moins que ceux qui ont des gains plus importants.

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LesAffaires.com offre une tribune à chaque parti politique pour faire connaître leur vision économique. François Saillant représente Québec solidaire. Il est candidat dans Rosemont. Il agit depuis 33 ans comme coordonnateur et porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), un regroupement de défense des droits des locataires et de promotion du logement social. Au cours des dernières années, il a aussi été un des porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. 

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