Le huard qui se prenait pour un aigle !

Publié le 12/12/2012 à 09:49, mis à jour le 17/12/2012 à 09:42

Le huard qui se prenait pour un aigle !

Publié le 12/12/2012 à 09:49, mis à jour le 17/12/2012 à 09:42

BLOGUE. Pour une deuxième année consécutive, notre huard aura plané au-dessus de l’aigle américain, se prenant ainsi pour le volatil qu’il n’est pas.

Nous sommes tous d’accord pour dire qu’en comparaison avec les États-Unis, l’économie canadienne a montré des signes de solidité économique et financière autrement plus intéressante depuis quelques années, en particulier pendant la crise de 2008. Nous sommes aussi très conscients que dans un environnement mondial où Europe, Royaume-Uni, États-Unis, Japon et Suisse n’ont aucun intérêt à voir leur devise respective prendre de la force et nuire à leur reprise (pour ceux qui en ont une), les quelques pays AAA qui ne se plaignent jamais sont des alternatives intéressantes (Australie et Canada en première ligne). Mais ceux-ci n’étant pas nombreux et surtout pas très gros ce sont des alternatives de courte durée. L’autre alternative intéressante demeure l’Allemagne, mais comme celle-ci fait partie d’un groupe «commun» qui lui rend service quand ça l’arrange, c’est avec des taux d’emprunts négatifs qu’elle en profite...et une devise faible. Et il y aurait aussi la Chine, mais celle-ci est plus intéressée à jouer avec nos sous en cuivre et en nickel que de nous laisser jouer avec les siens ce qui complique la chose. Bref, dans un monde de rareté, le huard semble abondant.

L’année 2012 pourrait devenir une année pivot pour notre devise. Quelques points importants me laissent croire que le huard vole trop haut et qu’il va probablement manquer d’oxygène bientôt.

Tout d'abord, la comparaison avec l’économie américaine était justifiée, mais n’oublions pas qu’ils viennent de passer au travers d’un nettoyage économique important. Et même s’il en reste encore pour quelques trimestres, les données économiques sont maintenant dans une zone de raffermissement, que ce soit du côté de l’immobilier ou du manufacturier. Les entreprises américaines sont demeurées solides malgré le tumulte financier et ont des liquidités importantes. Et même si celles-ci sont encore dans des comptes de banque (offshore ou pas) l’incertitude mondiale et la reprise américaine militent assurément pour un retour au bercail. La décision d’Apple de fabriquer quelques morceaux localement n’est pas qu’anecdotique. Le retour en force des manufacturiers automobiles américains non plus. Vous pouvez faire miroiter le problème de la «falaise fiscal», des «décrocheurs économiques longue durée», j’aime mieux regarder le verre à moitié plein se remplissant.

La comparaison canadienne me semble plutôt un verre à moitié vide et se vidant. L’immobilier est dans sa quinzième année d’un cycle de dix ans et on perçoit déjà un certain plafonnement. L’endettement des individus n'a pas reculé une seule fois et la situation de l’emploi bien que positive se concentre surtout dans l’ouest, dans les services et le secteur primaire, le manufacturier n’ayant pas encore trouvé le fond du baril … de pétrole. Et ici ce n'est pas une falaise fiscale mais un mur fiscal qui approche.

La seule donnée qui compte à long terme demeure le compte courant. C’est la meilleure mesure de la compétitivité d’un pays sur le long terme et celui-ci est en recul constant atteignant probablement un déficit de 65 milliards cette année. Et ce n’est pas en vendant Nexen et Progress Energy que ça va s’améliorer, au contraire. Tout comme Falconbridge, Alcan et Inco ça rentre dans la catégorie des "c'est bon pour notre caisse de retraite...en autant que j'ai un emploi jusqu'à ce moment !"

Le Huard se prend pour un aigle et ce n’est pas son rôle. Il est grand temps qu’il plane moins haut et c’est en 2013 que ça se passera. FIN DU BLOGUE.

 

 

 

 

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