Entrepreneurs, visez loin, le Québec en a besoin

Publié le 04/01/2012 à 15:51, mis à jour le 06/01/2012 à 14:22

Entrepreneurs, visez loin, le Québec en a besoin

Publié le 04/01/2012 à 15:51, mis à jour le 06/01/2012 à 14:22

Selon moi, la meilleure façon de voir si un pays est capable de faire face à ses besoins  à long terme est d’analyser l’évolution de son compte courant, cette mesure permettant de juger de sa compétitivité sur les marchés internationaux. Selon cette mesure, trois pays ressortent du lot : la Chine, qui triche sur la valeur de sa devise depuis plus de 15 ans afin d’attirer toute la production manufacturière mondiale et qui devra bientôt passer à l’étape suivante ; le Japon, qui est devenu une superbe machine de production dans les années 1970 avant de se bâtir un portefeuille de marque impressionnant sur lequel il vit très bien aujourd’hui ; et l’Allemagne, qui a fait la même chose dans les années 1990, elle aussi au moyen de marques internationales reconnues, mais au détriment du reste de l’Europe.

Au Canada, notre portefeuille de marques internationales est très mince. Bravo si vous pensez immédiatement à Bombardier, au Cirque du Soleil et à SNC-Lavalin, mais vous vous retrouvez rapidement incapables d’ajouter des noms prestigieux à cette liste.

Il y a bien quelques autres noms ayant fait une belle percée chez nos voisins américains, mais il s’agissait pour eux davantage d’une occasion d’allonger le corridor géographique que de faire une percée internationale.

Les statistiques le prouvent facilement, notre compte courant est très négatif.

Si nous avions fusionné Alcan, Inco et Falconbridge au lieu de les vendre individuellement, c’est nous qui aurions la plus belle minière du monde, et non les Australiens (BHP Billiton) ou les Britanniques (Rio Tinto).

Des entreprises qui ne passent pas la rampe

Le Québec à lui seul ne performe guère mieux sur le front entrepreneurial. Quelle que soit la façon dont vous regardez les statistiques, non seulement le Québec est en retard par rapport aux autres provinces, mais il recule depuis plus de 10 ans. Vous pouvez jouer avec les chiffres autant que vous le voulez, que ce soit par habitant, par grosseur d’entreprise ou selon la proportion provinciale, mais notre poids entrepreneurial comparativement à celui des autres provinces canadiennes s’amenuise.

Notre ratio de création de nouvelles entreprises n’est pas mauvais au Québec, mais le ratio de survie est l’un des plus faibles de toutes les provinces. Cela est lié à ce que je constate de prime abord après m’être entretenu avec des chefs d’entreprises québécois : un essoufflement assez évident.

Essoufflés de tenir leur PME à bout de bras pendant 5 ou 10 ans sans être capable d’en vivre correctement. Fatigués de devoir remplir des dizaines de documents pour satisfaire les multitudes d’organismes gouvernementaux et ainsi obtenir une petite subvention ou un prêt. Quand vous leur demandez ce qu’ils préféreraient entre recevoir plus de subventions ou payer moins de taxes, la réponse est très claire : « laissez-moi travailler en paix ».  Et le poids économique du Québec ne peut pas être considéré comme un obstacle. La Suède, avec ses neuf millions d’habitants, compte bien des leaders dans les domaines de la téléphonie (Ericsson), des meubles (IKEA), des électroménagers (Electrolux qui vient de faire un pied de nez au Québec) et des camions (Volvo et Scania, même si ce dernier est sous contrôle allemand). Et, jusqu’à tout récemment, nous pouvions y ajouter les constructeurs d’automobiles Volvo et SAAB, tous deux maintenant sous contrôle chinois.

Comme une entreprise internationale ne se crée pas en quelques trimestres, il est plus qu’urgent que le Québec se donne des objectifs clairs en matière d’entrepreneuriat. C’est une question de richesse collective

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