Reconstruire, enfin !

Publié le 01/09/2009 à 00:00

Reconstruire, enfin !

Publié le 01/09/2009 à 00:00

L'été achève, la rentrée approche et la crise tire à sa fin. Enfin. Il est temps que nous quittions le mode survie pour passer au mode stratégie. Voilà un an que la plupart des gestionnaires ne font qu'éteindre des feux. Réagir est devenu un réflexe. Réfléchir, un luxe. C'est un comportement risqué. On ne peut pas cesser de réfléchir sans que les êtres humains et les finances des entreprises ne s'en ressentent.

Les premiers sont décimés et épuisés. De ceux qui restent, les organisations ont tiré tout ce qu'elles pouvaient pendant la crise. Pour reconstruire, il faudra des renforts. Cela exigera tout un effort de réflexion et de planification, car en un an, la situation n'a pas réellement changé : dans certains secteurs, la pénurie de main-d'oeuvre est toujours aussi criante. Et à part attendre les finissants aux portes des universités, il n'y a que trois façons de trouver des employés : aller les chercher à l'étranger, recruter des retraités ou voler le personnel de ses concurrents. De cet enjeu, Commerce a créé une série de trois reportages qui débute ce mois-ci : S.O.S. emploi. Dans cette édition, Fabrice Tremblay raconte comment certaines entreprises recrutent au bout du monde. Et pourquoi les plus grandes limites à cette stratégie ne sont pas les frontières géographiques mais bien celles de notre esprit, nos préjugés.

En plus des individus, il est urgent de recommencer à s'occuper des finances. Vous me direz que les dirigeants ne font que ça depuis un an. Gérer la décroissance et penser croissance sont deux choses bien différentes. Dans un cas, vous comprimez les dépenses. Dans l'autre, vous cherchez un moyen d'augmenter les revenus. S'il n'y a que trois façons de recruter, il n'y en a qu'une seule pour augmenter les revenus : vendre plus.

Pendant la crise, rares sont les PDG qui se sont penchés sur leur stratégie d'exportation. On voulait vendre, c'est tout. Vendre à ceux qui avaient encore de l'argent. La reprise ramène un peu de recul et beaucoup de questions : quels sont les nouveaux marchés émergents ? Comment réagir face au protectionnisme américain ? Devons-nous diversifier nos partenaires commerciaux ?

Le Canada amorce cet automne des négociations de libre-échange avec l'Union européenne. Kathy Noël explore cet enjeu à la page 22. Une fois de plus, il faut perdre nos réflexes de crise et nous arracher du présent pour voir plus loin. Au-delà de l'entente elle-même, ce qui importe, c'est la tendance qui se dessine. Bon nombre de pays négocient entre eux des accords de libre-échange. C'est un nouvel élément avec lequel les entreprises doivent jongler au moment d'établir leur stratégie. Que peuvent-elles tirer de ces ententes ? Quelles sont les plus prometteuses en fonction de leurs listes de clients, de leur taille et de leur secteur ? Voilà un sujet qui devrait remettre du piquant dans les affaires et rallumer un peu de passion dans les organisations. Enfin.

En plus de permettre le retour à une stratégie internationale, la fin de la crise relance la question régionale. Vous trouverez à la page 17 un reportage signé Jean-François Parent sur le sujet. Un thème qui lui tient à coeur, car la moitié de sa famille vit en Gaspésie. Entre les histoires de son père, un petit entrepreneur du secteur forestier, et celles de ses oncles et de ses cousins, il aurait facilement trouvé de quoi écrire un autre reportage alarmiste. Parler du drame des régions qui se vident de leurs jeunes. Des chômeurs que la crise a créés et qui viennent s'ajouter à ceux qui l'étaient déjà. Personnaliser le désespoir et le découragement de certaines familles qu'il connaît là-bas.

Ce n'est pas la voie que nous avons choisie. Nous avons préféré lancer des pistes de solution pour le développement, durable, des régions. Ouvrir sur des nouveaux possibles.

La crise nous a laissé une soif de bonheur et le désir d'agir. Profitons de cet élan.

rédactrice en chef

diane.berard@transcontinental.ca

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