Pourquoi le risque est une bonne chose

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Pourquoi le risque est une bonne chose

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Le 20 de ce mois-ci se tiendra le 55e Gala du Commerce. Voilà 55 ans que le magazine Commerce rend hommage chaque année à 12 personnalités d'affaires. Ils ont longtemps porté l'étiquette de "Bâtisseurs". Depuis trois ans, on les qualifie plutôt d'"Audacieux". Leur nom a changé, le mode de sélection aussi. Avant, nous ne choisissions que des "valeurs sûres", des gens quasi "totémiques". Aujourd'hui, je l'avoue, nous faisons de plus en plus de paris. Les personnalités que nous présentons dans cette rubrique ne sont pas toutes au sommet de leur carrière, et certaines de leurs stratégies comportent des risques élevés. Et lorsque nous faisons le suivi de nos Audacieux un an plus tard, certaines de leurs affaires ne se sont pas déroulées comme prévu. La première année, j'en ai fait des poussées d'eczéma. De quoi aurions-nous l'air auprès de nos lecteurs si le projet d'un Audacieux ou d'une Audacieuse échouait ? Trois ans plus tard, cela ne m'inquiète, pratiquement, plus.

J'ai compris que le risque est une bonne chose. Dans le film-culte Wall Street, Michael Douglas disait : "Greed is good" (La cupidité est une bonne chose). Je dirais plutôt "Risk is good". Cela peut paraître insensé de défendre le risque en pleine crise financière. Je sais fort bien que des gens ont perdu leurs maisons, que des institutions financières ont vendu des produits financiers toxiques, et que les faillites font des chômeurs par milliers. Et pourtant, malgré cette tempête, je suis convaincue que le risque a sa place dans le monde des affaires et dans l'économie. Nous ne sommes pas nombreux à parler ainsi en ce moment, je vous le concède. Mais j'en connais au moins un autre qui tient le même discours : le très respecté David McAusland, ancien vice-président sénior fusions et acquisitions et chef des affaires juridiques chez Alcan. Lors de la conférence sur la gouvernance et les marchés financiers qui s'est déroulée à Montréal en septembre dernier, devant une salle bondée, Me McAusland a affirmé : "Le risque n'est pas un mot sale (dirty word) [...] Nous ne devrions pas punir ceux qui prennent des risques, nous devrions les récompenser. [...] Nous ne pouvons ni éliminer le risque, ni l'éviter".

Tout comme David McAusland, je crois que le risque fait partie intégrante de la vie. C'est même un catalyseur essentiel. Si j'avais fui le risque, je n'aurais jamais pris la tête de ce magazine, ni publié certains de ses reportages, ni parié sur mon jeune et talentueux directeur artistique, ni réalisé la moitié des choses que j'ai accomplies dans ma vie. Je serais devenue économiste dans une banque et je publierais des rapports trimestriels sur les perspectives économiques. Comprenez-moi bien : c'est un métier honorable qui en rend plus d'un heureux, mais dans mon cas, il aurait signifié que je passais à côté de ma vie.

À cause de la crise financière, le risque est devenu synonyme de mort. Mort de l'économie, mort de l'espoir, mort du rêve. Et j'en veux à tous ceux qui sont responsables de cette adéquation. À cause d'eux, rêver devient dangereux, c'est une menace qu'il faut éliminer. Pourtant, une économie qui ne rêve plus ne crée pas et ne construit rien. Elle s'asphyxie. Il faut s'en souvenir, malgré la tempête qui fait rage. Commerce, pour sa part, continuera de célébrer l'audace chaque mois. Nous sommes prêts à en assumer le risque.

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