Confrontation ou relations publiques ?

Publié le 26/02/2013 à 18:37

Confrontation ou relations publiques ?

Publié le 26/02/2013 à 18:37

BLOGUE. Le Sommet sur l’enseignement supérieur a plusieurs fois été décrit de façon négative comme une opération de relations publiques, ce qui, pour moi, serait plutôt un compliment plutôt qu’une critique. Pourquoi décrier une opération qui consiste à débattre d’un sujet plutôt qu’à se taper dessus ? C’est comme si la discussion publique était un péché. À ce que je sache, avec la démocratie vient la liberté d’expression et de parole et tant mieux si les acteurs se parlent plutôt que se battent physiquement.

L’ampleur du mouvement de contestation du printemps dernier exprimait sans doute au moins autant le refus d’une hausse importante des frais demandés aux étudiants que le ras-le-bol accumulé envers les libéraux après près de dix années de pouvoir. On sait que le pouvoir use et surtout que les décisions font toujours des mécontents dont le nombre ne cesse de grandir avec les années. Une cause symbolique, des manifestants jeunes et dynamiques, des stratégies de relations de presse très efficaces ont canalisé un mécontentement dont les premiers signes étaient apparus avec le mouvement des indignés. Malgré ces ingrédients, l’opinion publique n’a pas largement suivi comme le résultat des élections l’a prouvé.

Des quelques années de fréquentation des étudiants, j’en ai conclu que chaque génération d’étudiants fait une grève, pas deux durant ses études. Le prix à payer en rattrapage de cours, en perturbation et en retards est assez lourd pour enlever toute envie de récidiver. Il faudra sans doute attendre une nouvelle fournée d’étudiants pour être en mesure de refaire une mobilisation aussi forte que l’année dernière.

Tous ces constats conduisent à une volonté collective de passer à autre chose et de ramener les enjeux de l’enseignement supérieur là où ils sont d’habitude : dans les cénacles universitaires et non dans la rue. Le Sommet marque la fin de la confrontation qui de toute façon était déjà essoufflée et le retour à la normale, sans pour autant que la situation des universités se soit véritablement améliorée. La récréation est finie à moins que le noyau dur de manifestants ne la relance, ce qui est peu probable.

 

À propos de l'auteur

Co-auteur des livres « Comment parler aux médias » et « Communication et grands projets », Bernard Motulsky possède une expérience de plus de vingt-cinq ans dans le domaine de la communication et des relations publiques. Actuellement titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM, il a débuté sa carrière comme rédacteur et journaliste avant de devenir professeur de communication à l'Université Laval. Il a occupé par la suite plusieurs postes, en particulier au sein du Groupe Cossette, au gouvernement du Québec, à la Bourse de Montréal et à l'Université de Montréal où il a été directeur général des communications jusqu’en 2006.

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