Nagano, la force tranquille

Publié le 01/02/2011 à 00:00

Nagano, la force tranquille

Publié le 01/02/2011 à 00:00

Confession : les aspects les plus importants du travail des chefs d'orchestre sont pour moi un mystère. Je comprends qu'ils puissent, de leur baguette, imposer la cadence à plus d'une centaine de musiciens, mais en concert, je ne ferais pas la différence entre le chef d'une fanfare de deuxième ordre et un maestro de calibre international. Ces subtilités m'échappent. Je vois seulement deux personnes s'agiter devant des musiciens.

Je vous fais cet aveu, car on établit souvent le parallèle entre le leadership et le travail de chef d'orchestre. Ici, la métaphore est totalement fortuite. Nous n'avons pas choisi Kent Nagano pour personnifier le leadership parce qu'il dirige l'OSM de main de maître. Mais pour tout ce qu'il a fait pour Montréal.

Avant son arrivée dans la Métropole, en 2006, l'Orchestre symphonique de Montréal était meurtri. Les musiciens de l'OSM étaient en grève. La salle de concert était affligée du syndrome du CHUM ; sa construction était sans cesse reportée. Franchement, on n'y croyait plus. Aujourd'hui, elle est sur le point d'ouvrir et l'OSM est soudé à son chef. Bien sûr, cet heureux dénouement n'est pas l'oeuvre seulement du maestro. Les planètes étaient bien alignées. Mais cela ne relève pas non plus du hasard si tout s'est mis à débloquer à son arrivée. Doux, humble, doté d'un physique peu imposant, Kent Nagano n'en exerce pas moins un fort ascendant sur les autres. Il incarne la force tranquille.

Kent Nagano, un Américain d'origine japonaise, est devenu une figure mont-réalaise emblématique. Ses musiciens sont fiers de lui. Les Montréalais sont fiers de lui. Les Québécois sont fiers de lui. Pourquoi ?

Partout où il a dirigé, Kent Nagano s'est fait un devoir de saisir la singularité de l'orchestre et de sa ville, et d'affirmer leur caractère unique. En parlant de Montréal, voilà ce qu'il dit à notre journaliste, Nathalie Vallerand : " L'une des plus grandes villes d'Amérique du Nord, francophone de surcroît. Il faut donc que notre façon de jouer soit montréalaise, pas new-yorkaise ou londonienne. Et l'aspect francophone doit se retrouver dans l'esprit et l'image de l'orchestre ". C'est dans ces mots qu'on saisit tout le leadership du chef d'orchestre.

À quoi reconnaît-on les rassembleurs ? D'abord, à la clarté et à la pertinence de leur vision. Ensuite, à leur capacité de rallier les gens autour de cette vision. Enfin, à leur aptitude à la mettre en oeuvre. Les grands leaders brillent dans ces trois étapes.

C'est pourquoi nous avons choisi Kent Nagano pour cette couverture. Pour qu'il soit un modèle pour ceux qui dirigent.

Chef de publication

daniel.germain@transcontinental.ca

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