Les pauvres s'enrichissent (prise 2)

Publié le 03/01/2013 à 19:16

Les pauvres s'enrichissent (prise 2)

Publié le 03/01/2013 à 19:16

BLOGUE. Dans mon récent blogue, j’expliquais que l’Institut Fraser considérait que la méthodologie pour mesurer les écarts de richesse entre les plus riches et les plus pauvres était défectueuse. La vraie façon de mesurer les inégalités de revenus, selon l’Institut, est de suivre les revenus des personnes spécifiques dans les différentes tranches de revenus à un moment précis et de voir où ils en sont rendus plus tard dans leur vie et de les comparer par rapport aux individus qui gagnaient le plus au début de cette période.  La façon traditionnelle est de comparer des moyennes de revenus d’individus à un certain point dans le temps avec des moyennes de revenus d’individus différents à un autre point dans le temps. Selon la méthode de calcul préconisée par le Fraser, on constate que les pauvres ne sont pas prisonniers de leur sort. Pour la très grande majorité d’entre eux, leur condition s’améliore rapidement dans le temps à mesure qu’ils prennent de l’expérience et des compétences sur le marché du travail et que leur rémunération progresse en conséquence. Inutile de dire que la go-gauche canadienne, avec des fers de lance tels le NPD et le Centre canadien de politiques alternatives, est montée aux barricades en remâchant les mêmes arguments. Les gauchistes oublient que l’économie est dynamique et que les individus ne sont pas gelés dans la même tranche de revenus d’une année à l’autre. Ils oublient de tenir compte de la progression de la rémunération des individus au cours de leur vie. Ils préfèrent comparer des moyennes de groupes différents à des moments différents.

 

Une récente étude publiée par la Banque Toronto-Dominion démontre que même selon les méthodes traditionnelles de mesure de la pauvreté, le sort des pauvres s’améliore. On a fait dire bien de choses à ce rapport. Par exemple, l’ancien président de la CSN Louis Roy lui a fait dire que la classe moyenne s’appauvrit là où il n’y a pas de syndicat! L’étude ne dit rien de la sorte. Laissons donc de côté les propos démagogiques et analysons plutôt l'analyse de la TD.

 

D’abord, même si Mmes Claudette Carbonneau et Françoise David ne cessent de répéter que « les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent », l’inégalité des revenus au Canada n’a pas bougé depuis 1998, si on la mesure avec le coefficient de Gini. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l'égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie l'inégalité totale (une personne a tout le revenu, les autres n'ont rien, cas extrême du maître et de ses esclaves). Le coefficient Gini est stable au Canada alors qu’au Québec, l’inégalité des revenus depuis 1998 est même en légère baisse (le coefficient ayant baissé de 0,42 à 0,41).

 

Si on compare maintenant l’amélioration du sort des plus pauvres par rapport au sort de la classe moyenne, on constate que les pauvres ont vu leur revenu réel augmenter 41% plus vite que celui de la classe moyenne en 1996 à 2010! Leurs revenus a même augmenté un peu plus vite en pourcentage que celui du 20% le plus riche!

 

On peut aussi mesure la pauvreté selon le critère du seuil de faible revenu calculé par Statistiques Canada. De bonnes nouvelles ici aussi. Comme l'explique le commentateur Andrew Coyne du National Post, en 1996 15% des familles se situaient en-dessous du seuil. En 2012, ce taux avait baissé de presque la moitié à 9%.

 

Une quatrième façon de regarder les choses, c’est le fameux « 1% ». Là encore, la réalité est différente de ce que les campeurs de « Occupy » voudraient nous le laisser croire. Au Canada, la TD affirme que la part de revenus du « 1% » a baissé de 16% en 2007 à 13,6% en 2012, soit le même niveau qu’en 1998.

 

Je le confesse : j’ai le même objectif que Mmes Carbonneau et David - je veux moi aussi que les pauvres s’enrichissent. Contrairement à ceux qui pensent que la « redistrubution » de la richesse est la voie à suivre (en passant, ce terme implique qu’elle a été « distribuée » au départ alors qu’elle a plutôt été gagnée à la sueur du front des travailleurs et investisseurs), je crois plutôt que notre système d’économie de marché, où les gens peuvent s’enrichir en transigeant librement et volontairement leur travail, leurs biens et leurs services avec ceux qui veulent bien les acquérir, est le meilleur système pour créer de la richesse. Mesdames, cessez de broyer du noir! Notre système marche! Nos plus démunis améliorent leur sort depuis 1996! Le lobby qui défend les pauvres, comme la CSN ou Québec Solidaire, devrait faire comme moi et s’en réjouir même si, paradoxalement, leur succès pourrait éventuellement remettre en question leur pertinence!

 

À propos de ce blogue. Adrien Pouliot, un avocat de formation, est un homme d’affaires qui a œuvré en communications d’abord à CFCF Inc. où il en est devenu le président puis comme propriétaire et président d’Entourage solutions technologiques. Il est actuellement président de Capital Draco Inc., un fonds d’investissement privé. M. Pouliot a siégé sur de nombreux conseils d’administration d’entreprises publiques et privées et d’organismes en santé et en éducation. Il a présidé le conseil de l’Institut économique de Montréal et de la Ligue des contribuables et il a été, en 2011, vice-président de la Commission politique de l’ADQ.

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