Les pauvres mobiles

Publié le 07/12/2012 à 10:13

Les pauvres mobiles

Publié le 07/12/2012 à 10:13

L’industrie de la pauvreté, avec à sa tête la cheffe Françoise David, devrait se réjouir de la récente recherche de l’Institut Fraser. On sait que Mme David et ses apôtres ne cessent de répéter que « les pauvres s’appauvrissent, les riches s’enrichissent » et que les écarts entre les riches et les pauvres ne cessent de s’accroître.

 

Heureusement, cette complainte de revenus stagnants n’est qu’une fiction. Utilisant les données de la banque de données administratives longitudinales de Statistiques Canada, l’Institut Fraser (http://www.fraserinstitute.org/uploadedFiles/fraser-ca/Content/research-news/research/publications/measuring-income-mobility-in-canada.pdf) a suivi une cohorte d’un million de Canadiens pour étudier la progression de leurs revenus de 1990 à 2009.

 

La tranche des 20% d’individus gagnant le moins en 1990 gagnait alors 6 000$ par année. Dix-neuf ans plus tard, 87% des individus dans cette tranche avait progressé vers une tranche gagnant un revenu plus élevé. Autrement dit, neuf Canadiens sur 10 dans le groupe le moins rémunéré en 1990 est maintenant sorti de ce groupe. Ils n’ont pas seulement changé d’un cran. En fait, près de 40% de ceux-ci sont maintenant dans les deux tranches de 20% gagnant les plus hauts revenus!

 

Quant au montant de revenus de la tranche gagnant le moins, il était de 6 000$ en 1990. Ces mêmes individus gagnent maintenant en moyenne 44 100$, une augmentation de 635%. Les individus qui étaient dans le groupe des plus hauts salariés en 1990 ont aussi amélioré leur sort en 19 ans mais de seulement 23%. Alors que les individus du groupe des plus riches gagnaient 13 fois plus que les individus du groupe des plus pauvres en 1990, ces mêmes individus ne gagnent maintenant que deux fois plus que les individus qui étaient dans la tranche des plus pauvres en 1990.

 

La vraie façon de mesurer les inégalités de revenus est de suivre les revenus des personnes spécifiques dans les différentes tranches de revenus à un moment précis et de voir où ils en sont rendus plus tard dans leur vie et de les comparer par rapport aux individus qui gagnaient le plus au début de cette période. Or, Françoise David et compagnie oublient que l’économie est dynamique et que les individus ne sont pas prisonniers de la même tranche de revenus d’une année à l’autre. Ils oublient de tenir compte de la progression de la rémunération des individus au cours de leur vie. Ils préfèrent comparer des moyennes de revenus d’individus à un certain point dans le temps avec des moyennes de revenus d’individus différents à un autre point dans le temps.

 

La réalité canadienne se comprend facilement. Les Canadiens commencent à travailler à petit salaires parce qu’ils sont jeunes et inexpérimentés. Mais à mesure qu’ils acquièrent compétence et expérience, leur salaire augmente et ils changent de quintile de salaire… même si, à entendre les cris du cœur des solidaires, on penserait que tous ces pauvres étudiants et immigré qui arrivent sur le marché du travail demeureront dans la tranche de revenus la plus basse pour le reste de leur vie.

 

Malgré cette étude, le lobby de la pauvreté n’a pas à craindre de devenir obsolète et de fermer boutique. Ce genre d’étude ne fait pas les manchettes et les politiciens populistes préfèrent de beaucoup se donner le mandat de défendre les pauvres et de taxer les riches que d’expliquer les faits à leurs électeurs.

 

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